En Espagne, neuf dirigeants catalans sont condamnés à des peines de prison

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Douze dirigeants catalans étaient jugés en Espagne pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 09h50, mis à jour à 10h50

Temps de Lecture 3 min.

Une femme brandit une banderole indiquant « Libérez les prisonniers politiques » devant la prison de Lledoners, à Sant Joan de Vilatorrada (Catalogne), où des dirigeants catalans emprisonnés attendent le verdict de leur procès, le 14 octobre 2019.
Une femme brandit une banderole indiquant « Libérez les prisonniers politiques » devant la prison de Lledoners, à Sant Joan de Vilatorrada (Catalogne), où des dirigeants catalans emprisonnés attendent le verdict de leur procès, le 14 octobre 2019. JON NAZCA / REUTERS

La Cour suprême espagnole a condamné, lundi 14 octobre, neuf des douze dirigeants catalans jugés pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017 à des peines de prison allant de neuf à treize ans, pour sédition et détournement de fonds publics.

L’ancien vice-président régional catalan Oriol Junqueras a écopé de treize ans de prison, la plus lourde peine parmi celles des douze indépendantistes jugés de février à juin par la haute instance judiciaire du pays.

Les juges ont donc écarté les accusations de rébellion émises par le parquet, qui avait requis jusqu’à vingt-cinq ans de prison à l’encontre de M. Junqueras, numéro un du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC), qui était le principal accusé en l’absence de l’ex-président catalan Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique.

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Huit autres indépendantistes ont été condamnés à des peines allant de neuf à douze ans de prison pour sédition, et certains également pour détournement de fonds publics. Figurent parmi eux l’ancienne présidente du parlement catalan Carme Forcadell, les dirigeants des puissantes associations indépendantistes ANC et Omnium Cultural, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, et cinq anciens « ministres » régionaux.

Ces neuf indépendantistes étaient en détention provisoire, pour certains depuis deux ans.

Trois autres anciens membres du gouvernement catalan, qui étaient en liberté conditionnelle, ont, eux, été condamnés à des amendes pour désobéissance.

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Pire crise politique depuis 1975

Ces douze indépendantistes ont été jugés pour avoir organisé le 1er octobre 2017, en dépit de l’interdiction de la justice, un référendum d’autodétermination, émaillé de violences policières, et pour la proclamation le 27 du même mois d’une vaine déclaration d’indépendance votée par le parlement catalan. Cette tentative de sécession de la Catalogne, riche région du nord-est de l’Espagne, avait été la pire crise politique qu’ait connue le pays depuis la fin de la dictature franquiste, en 1975.

L’existence ou non d’un soulèvement violent, lequel est une condition indispensable de l’acte de rébellion – qui est un délit contre la Constitution sévèrement puni –, avait été la question centrale du procès historique de ces indépendantistes.

Le parquet n’avait pas hésité à qualifier les évènements de 2017 de « coup d’État », alors que la défense rétorquait que la violence était venue presque exclusivement de la police le jour du référendum. Insistant sur le caractère pacifique de leur mouvement, les accusés avaient assuré, pour la plupart, qu’ils recommenceraient s’ils le pouvaient.

Regain de tension

La sentence prononcée par la Cour suprême risque de relancer la tension en Catalogne, région que le séparatisme maintient en ébullition depuis près de dix ans. Divisés sur le plan politique, les partis séparatistes, qui contrôlent toujours le gouvernement régional, ont fait front uni en appelant à la « désobéissance civile » en cas de condamnation par la Cour suprême. Des blocages de routes, de grandes manifestations et une grève sont attendus.

L’ex-président de la Catalogne Carles Puigdemont a dénoncé sur Twitter une « aberration » : « Cent ans de prison en tout ! Une aberration. Maintenant plus que jamais à vos côtés et aux côtés de vos familles. Il est temps de réagir comme jamais auparavant. Pour l’avenir de nos fils et de nos filles. Pour la démocratie. Pour l’Europe. Pour la Catalogne », a écrit le responsable indépendantiste.

La situation s’est déjà tendue dans la région à la suite du placement en détention provisoire à la fin septembre de sept militants indépendantistes radicaux soupçonnés de préparer des actions violentes. Les partis indépendantistes ont réagi en adoptant au parlement régional plusieurs motions défiant l’Etat espagnol.

Déjà en campagne électorale, le chef du gouvernement socialiste sortant, Pedro Sanchez, les a prévenus qu’il n’hésiterait pas à prendre des mesures extraordinaires pour garantir la sécurité dans la région si cela s’avérait nécessaire, voire à suspendre son autonomie, comme en octobre 2017 après la tentative de sécession.

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