En Espagne, l’extrême droite défie le gouvernement sur l’éducation sexuelle à l’école

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Le dirigeant de Vox, Santiago Abascal, le 7 janvier à Madrid.
Le dirigeant de Vox, Santiago Abascal, le 7 janvier à Madrid. PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Il s’agit du premier grand trophée culturel du mouvement d’extrême droite Vox en Espagne. Et il suscite une vive controverse avec le nouveau gouvernement Sanchez. Dans la région de Murcie, dans le sud-est du royaume, les parents peuvent s’opposer depuis la rentrée 2019 à ce que leurs enfants assistent aux « activités complémentaires » organisées sur le temps scolaire par les écoles, collèges et lycées.

Si ces activités vont de la séance d’orientation à des ateliers de recyclage en passant par des spectacles de contes, celles qui sont visées par ce « droit de veto » ont trait à la diversité sexuelle, à l’égalité entre les hommes et les femmes, à la violence machiste, au racisme ou à l’homophobie et à « toute matière, conférence, atelier ou activité concernant des questions morales socialement controversées ou sur la sexualité », selon le président de Vox, Santiago Abascal.

Incluses dans le cursus, animées par des intervenants extérieurs et définies par le conseil scolaire de chaque établissement en début d’année, les activités complémentaires sont censées être obligatoires. Cependant, Vox a fait de « l’autorisation parentale » contre « l’endoctrinement en idéologie de genre » l’une des principales conditions à son soutien au gouvernement de coalition formé en juillet 2019 entre le Parti populaire (PP, droite) et Ciudadanos (Cs, libéraux). Avec 22 députés régionaux (sur 45), les deux partis, auxquels ils manquent une voix de la majorité absolue au Parlement de Murcie, dépendent de Vox pour gouverner.

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Importance symbolique

Vendredi 17 janvier, non content d’avoir obtenu la mise en place effective du veto parental, le mouvement réactionnaire et ultranationaliste a voulu aller plus loin en exigeant que ce dispositif soit intégré par décret dans la loi d’éducation de la région de Murcie, en échange de son soutien à la loi de finances 2020. Il a fait de « la liberté des familles d’éduquer, sans obligation d’aucune sorte », le premier point du brouillon d’accord signé avec PP et Cs. C’est dire l’importance symbolique de cette mesure, contre le féminisme, les collectifs LGBTI ou encore ce que Vox appelle la « dictature progressiste ».

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Depuis, la controverse fait rage. A Madrid, le gouvernement de coalition entre le Parti socialiste (PSOE) et Podemos (gauche radicale) a promis de défendre « le droit des enfants à une éducation intégrale ». La ministre socialiste de l’éducation, Isabel Celaa, a annoncé son intention de porter la mesure « illégale » du gouvernement de Murcie devant la justice s’il ne rectifie pas cette « objection de conscience déguisée » d’ici à un mois. « Nous ne pouvons pas penser que les enfants sont la propriété de leurs parents », a-t-elle déclaré. Pour elle, le « veto parental va à l’encontre de la liberté d’enseignement ». La ministre de l’égalité, de Podemos, Irene Montero, a ajouté que « les enfants de parents homophobes ont le même droit que tout enfant à être éduqués dans le respect des droits de l’homme » et « de savoir qu’ils peuvent aimer qui ils veulent ».

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