En Espagne, le Parti populaire vire très à droite pour contrer Vox

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A trois semaines des législatives, la formation conservatrice est devancée dans les sondages par le Parti socialiste de Pedro Sanchez.

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 12h49

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Le président du PP, Pablo Casado, à Madrid, en juillet 2018.
Le président du PP, Pablo Casado, à Madrid, en juillet 2018. PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Le grand mercato auquel s’est livré le jeune président du Parti populaire (PP, droite) ces dernières semaines, Pablo Casado, a surpris jusque dans ses propres rangs. Pour trouver des candidats têtes de liste aux législatives anticipées du 28 avril, le dirigeant espagnol est allé chercher sur les plateaux télévisés, dans la rubrique des faits divers, parmi les militants de la droite dure… et même dans les arènes.

Loin de la « rénovation tranquille » qu’ivl promet depuis qu’il a succédé à Mariano Rajoy à la tête du PP, après des primaires serrées en juillet 2018 contre la dauphine de l’ancien président conservateur, c’est un virage à droite et une purge des modérés, les derniers « marianistes », qu’il impose à la formation, sous la pression de la montée du parti d’extrême droite Vox. En renouvelant près de 80 % des candidats têtes de liste, et en dénichant dans la société civile des figures indépendantes médiatiques mais pas toujours prestigieuses, il met en marche une révolution qui provoque un malaise chez les vétérans et les centristes du parti.

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Mardi 26 mars, jour de la clôture des listes électorales par province, M. Casado a annoncé ses deux dernières recrues. Le torero Miguel Abellan occupe la douzième position sur la liste électorale de Madrid – une manière à la fois de s’attirer des voix dans le monde rural et de s’approprier un symbole culturel espagnol. En réplique, Vox a aussitôt intégré un matador à ses listes.

« Beaucoup sont en colère »

Autre surprise, l’avocat Adolfo Suarez Illana figure en deuxième position des listes PP dans la capitale. L’intention du parti est surtout d’en appeler à la mémoire de son père, Adolfo Suarez, ancien président du gouvernement (1976-1981) durant la transition démocratique et symbole d’un centrisme pragmatique, sans cesse revendiqué par le président du parti libéral Ciudadanos, Albert Rivera.

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Cependant, ses propos polémiques en font plutôt un représentant de la droite radicale. Le 28 mars, il s’est opposé contre l’avortement en inventant que « les Neandertal aussi l’utilisaient, attendaient que [les enfants] naissent et leur coupaient la tête ». Quelques jours plus tôt, le secrétaire général du PP, Teodoro Garcia Egea, s’était déjà rendu à une manifestation antiavortement à Madrid, ressuscitant un débat qui n’existe pas dans la société espagnole.

Ces deux noms s’ajoutent à la liste des candidats inattendus dévoilée ces dernières semaines : la marquise, chroniqueuse, polémiste et ancienne élue du PP Cayetana Alvarez de Toledo, repêchée après avoir claqué la porte du parti en 2015, connue pour ses critiques virulentes contre Mariano Rajoy qu’elle jugeait trop mou avec les indépendantistes catalans ; un journaliste d’un site d’information de la droite réactionnaire habitué des plateaux de télévision, ou encore le père d’une fillette de 5 ans tuée en 2008 par un pédophile, Juan José Cortés, devenu pasteur évangélique et principal défenseur de la prison à perpétuité.

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