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LETTRE DE MADRID
Encore un massacre artistique en Espagne. Cette fois, c’est la « restauration » catastrophique d’une copie ancienne d’une Immaculée Conception du peintre sévillan du XVIIe siècle Bartolomé Esteban Murillo, qui a fait les titres de la presse, le 22 juin.
Le tableau, probablement daté du XVIIIe siècle, avait été confié par un collectionneur privé à un restaurateur de meubles de Valence, censé le rénover pour la modique somme de 1 200 euros. Résultat : les images de la figure angélique, transformée en un monstre semblant gonflé au Botox, n’ont pas manqué de rappeler le saccage en 2012 de l’Ecce Homo, du peintre Elias Garcia Martinez, de l’église de Borja (Saragosse), cette peinture murale de 1930 qui semblait avoir été restaurée par un enfant de 4 ans.
L’histoire a rapidement fait le tour du monde. Elle était d’autant plus alléchante que certains médias ont omis de mentionner que le tableau en question n’était qu’une copie, ancienne certes, mais dont la valeur ne dépasserait pas les 4 000 euros, selon Enrique Valdivieso, commissaire des expositions Murillo du Musée du Prado. Le saccage, bien réel, n’en pose pas moins des questions sur le traitement des œuvres d’art en Espagne.
Dans un communiqué, l’Association des restaurateurs et conservateurs d’Espagne (ACRE), a regretté la « perte, une fois de plus, d’un bien culturel » et demandé qu’elle « ne devienne pas une source de divertissement médiatique et social ». « Aucun professionnel ayant une formation académique officielle ne réaliserait ce genre d’attentat contre le patrimoine », a insisté l’organisme, considérant « lamentable qu’au XXIe siècle il n’y ait pas de limite ni de cadre légal face à ce genre d’interventions ».
Un barbouillage irréparable tout en couleurs
Elles ne sont en effet malheureusement pas si rares en Espagne. En 2018, une femme du village de Rañadoiro, dans les Asturies, a emporté chez elle trois figurines religieuses en bois de la chapelle, datées des XVe et XVIe siècles, avec l’accord du curé, pour les peindre « à sa manière ». Un barbouillage irréparable tout en couleurs…
La même année, une grande sculpture du XVIe siècle de Saint-Georges, de style gothique hispano-flamenco, a été confiée à une entreprise de travaux manuels par l’église Saint-Michel d’Estella-Lizarra, en Navarre. Limé, recouvert de plâtre et peint à l’acrylique, Saint-Georges, à cheval, tuant le dragon a perdu sa beauté et ses dorures, ce qui a valu une bien maigre amende de 6 000 euros à la paroisse et à l’auteur du massacre.
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