En Espagne, la multiplication des salles de jeu inquiète

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En dix ans, le nombre de locaux de jeux et de paris a triplé, notamment dans les quartiers populaires ; et l’addiction s’étend chez les plus jeunes.

Par Publié aujourd’hui à 03h33, mis à jour à 03h34

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En Espagne, la culture du jeu est ancienne et fortement ancrée.
En Espagne, la culture du jeu est ancienne et fortement ancrée. MARTIN BUREAU / AFP

LETTRE DE MADRID

« Hors de nos quartiers, salles de jeu. » Ecrit en grosses lettres sur la pancarte située en tête du cortège, ce slogan a réuni des centaines de personnes le 6 octobre dans les rues de la capitale espagnole. Face à ce qu’elle appelle une « épidémie » de ludopathie, la Plateforme contre les salles de paris de Madrid a demandé aux administrations d’agir, tout en parcourant la rue Bravo Murillo, symbole de la prolifération de ces établissements dans les quartiers populaires, avec seize locaux répartis sur deux kilomètres.

« Moins de paris, plus de manifs », « Jeune précaire, parie sur ton quartier », entonnaient en chœur les manifestants. La Galice et l’Andalousie ont connu des mobilisations similaires.

En Espagne, la culture du jeu est ancienne et fortement ancrée. La loterie nationale de Noël, vieille de 200 ans, vend chaque année près de cent millions de billets à 20 euros, toutes les familles rêvant de toucher le « gordo », le gros prix, de 400 000 euros, tiré au sort, en chantant, par des élèves du collège San Ildefonso de Madrid, chaque 22 décembre. La fondation Once vend ses célèbres coupons au bénéfice des malvoyants depuis 1939. Et depuis les années 1980, dans la plupart des bars et cafétérias du royaume ont été installées des machines à sous qui font le bonheur des ouvriers et des badauds à l’heure du café.

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Ravages dans les quartiers populaires

Cependant, ces dernières années, la multiplication des salles de jeux inquiète les associations de riverains, alors que l’addiction s’étend chez les jeunes. En dix ans, le nombre de locaux de ce genre a triplé, faisant des ravages dans les quartiers populaires, les plus prisés par les sociétés de paris ; « pour [ceux qui y vivent] le hasard devient une option vitale, qui devrait être couverte par un emploi rémunéré », soulignait le quotidien El Pais, dans son éditorial du 8 octobre.

Le journal a pris position en faveur de l’interdiction des salles de jeu à moins de 500 mètres des établissements scolaires, après avoir élaboré une carte et conclu qu’un lycée de Madrid sur quatre se trouve à moins de 150 mètres de l’une d’elles. Selon la Fédération espagnole des joueurs de hasard réhabilités (Fejar), la moitié des patients ludopathes ont à présent entre 20 et 35 ans.

La première salle de paris située dans le centre de Madrid a été inaugurée sur le paseo de la Castellana, l’artère principale de la capitale, en 2008. Actuellement, il en existe 385 dans la ville et sa banlieue, et près de 3 200 dans l’ensemble du royaume, selon l’association espagnole des entrepreneurs de salles de jeu et récréatives (Anesar). C’est l’Andalousie qui remporte la palme, avec 746 établissements. Dopé par la baisse des prix de l’immobilier durant la crise économique, le secteur s’est développé à toute vitesse en peu d’années.

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