En Espagne, des milliers de puits illégaux mettent en danger l’écosystème… et des vies

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La mort dramatique d’un enfant de deux ans en janvier, après sa chute dans une cavité non déclarée, a braqué les projecteurs sur ces puits, utilisés pour pomper clandestinement les eaux souterraines.

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 04h29

Temps de Lecture 3 min.

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Un enfant de 2 ans est tombé dans un puits illégal et non signalisé au milieu des monts de Totalan (Espagne), le 24 janvier.
Un enfant de 2 ans est tombé dans un puits illégal et non signalisé au milieu des monts de Totalan (Espagne), le 24 janvier. JON NAZCA / REUTERS

LETTRE DE MADRID

Ce fut un supplice de treize jours. Entre le 13 et le 26 janvier, l’Espagne tout entière est restée suspendue aux tentatives de sauvetage du petit Julen, un enfant de 2 ans tombé par accident dans un puits illégal et non signalisé d’à peine 25 cm de diamètre et 100 mètres de profondeur, situé au milieu des monts de Totalan, dans la province andalouse de Malaga. Son père, venu chez des proches, propriétaires du terrain, pour une paella, a assuré l’avoir vu disparaître d’un coup, comme aspiré par la terre.

Dès les premiers jours, les espoirs de le retrouver en vie étaient infimes. La difficulté technique du sauvetage, du fait de l’étroitesse du puits, de la dureté de la roche et des risques d’éboulement, les a rendus chaque jour plus minces.

Malgré tout, du matin au soir, tous les médias, sites d’information et télévisions ont suivi en direct l’avancée des équipes de pompiers, artificiers de la garde civile et mineurs d’élite, qui ont travaillé pour construire un tunnel parallèle, doté d’un ascenseur. Tous voulaient croire en un miracle.

Finalement, le 26 janvier, le corps sans vie de l’enfant a été extrait de ce puits, fruit d’une prospection clandestine visant à localiser des eaux souterraines pour, éventuellement, lancer la culture d’avocats et de mangues. L’autopsie a révélé qu’il était probablement mort au moment même de sa chute, des suites de traumatismes crâniens provoqués par les glissements de terrain.

Sentiment d’impunité

Il aura fallu qu’un petit garçon meure pour que l’Espagne prenne conscience du danger de ces milliers de puits illégaux qui parsèment le pays. Pour que les Services de protection de la nature (Seprona), dépendant de la Garde civile, annoncent la publication à la mi-mars d’une liste exhaustive des puits illégaux, utilisés ou à l’abandon. Et pour que des centaines d’anonymes dénoncent sur les réseaux sociaux, photo à l’appui, les cavités profondes non signalées qui trouent des sentiers de randonnée.

Pourtant, ces puits illégaux ne sont un secret pour personne. En 2006, leur nombre a été chiffré officiellement à près de 510 000. Pour l’association écologiste Greenpeace, qui devait rendre publiques, lundi 11 mars, les conclusions d’une longue étude d’un an, leur nombre dépasse en réalité le million.

Combien de pavillons de la Sierra de Madrid cachent des puits illégaux, qui permettent d’abaisser la facture d’eau, d’arroser la pelouse ou de remplir la piscine à bas coût, malgré la sécheresse endémique de Castille ?

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