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Pour enrayer sa chute dans les sondages avant le scrutin législatif du 28 avril, la formation libérale met le cap à droite et bouscule son électorat centriste.
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A quelques semaines des élections législatives anticipées du 28 avril, le parti libéral Ciudadanos ne sait plus quoi faire pour enrayer sa chute dans les sondages. Afin de consolider le noyau dur de droite de son électorat, le comité exécutif du parti s’est engagé formellement, le 19 février, à ne sceller aucun accord postélectoral avec l’actuel chef de l’exécutif, le socialiste Pedro Sanchez, ou son parti, accusé de « négocier et gouverner avec les séparatistes catalans ».
Les socialistes accusent Ciudadanos de poser un cordon sanitaire autour d’eux, mais pas du parti d’extrême droite Vox
Cette décision polémique a provoqué un débat interne, car elle ancre le parti à droite, alors que Ciudadanos s’est défini initialement comme un parti centriste et pragmatique, capable de sceller des accords aussi bien avec le Parti populaire (PP, droite) qu’avec le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gauche), rejetant les étiquettes droite-gauche, et préférant diviser la scène politique entre partis populistes et constitutionnalistes.
Les socialistes l’ont accusé de poser un cordon sanitaire autour d’eux, mais pas du parti d’extrême droite Vox, qui soutient l’alliance entre le PP et Ciudadanos en Andalousie (sud). Auparavant, le 10 février, la formation a, en effet, participé à une manifestation pour la défense de l’unité de l’Espagne et le départ de Pedro Sanchez aux côtés du PP et de Vox, ce qui avait provoqué un malaise chez une partie de ses électeurs, qui y ont perçu un virage à droite.
Déception palpable
« L’apparition de Vox a créé un problème de transfert des voix, principalement du PP vers Vox et de Ciudadanos vers le PP, explique l’un des membres historiques de la formation, qui préfère garder l’anonymat. Nous savons que la majorité de notre électorat est opposée à Pedro Sanchez et mettre un veto clair à un pacte avec les socialistes était notre seule solution pour freiner la fuite des voix à droite. Nous voulions occuper un espace allant du centre gauche au centre droit, mais nous sommes pris entre deux feux. »
« D’un côté, ajoute-t-il, le PP nous accuse d’être prêts à gouverner avec Pedro Sanchez pour récupérer le vote utile. De l’autre, le PSOE nous attaque, nous inclut dans ce qu’il appelle la droite “triphallique” à laquelle il appelle à faire front, nous traite de fasciste et réactive l’antifranquisme pour polariser l’échiquier politique. Nous avons pris la décision la moins mauvaise pour consolider notre noyau électoral. »
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