En Egypte, une poignée de libérations symboliques sur fond de statu quo avec Washington

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Le journaliste et opposant politique égyptien Khaled Daoud, remis en liberté mercredi 13 avril 2021 après un an et demi de détention, ici lors d’une conférence de presse en janvier 2018 au Caire.

La libération, mardi 13 avril, de Khaled Daoud, une figure de la dissidence égyptienne, qui était en prison depuis septembre 2019, puis celle, le lendemain, de Hossam El-Sayed et Solafa Magdy, un jeune couple de journalistes, après dix-sept mois de détention provisoire, a créé la surprise chez leurs proches, ainsi que parmi ceux qui se mobilisent au quotidien sur le sort des prisonniers politiques et d’opinion en Egypte. S’agit-il d’un signal envoyé aux Etats-Unis, dont l’administration Biden a promis plus de fermeté sur la question des droits de l’homme ? Ou d’un geste dans l’espoir d’obtenir un plus grand engagement de Washington aux côtés du Caire, dans la dispute qui l’oppose à l’Ethiopie sur la gestion de l’eau du Nil ? Ou, plus prosaïquement, de quelques libérations isolées ?

Il ne s’agit pas, en tout cas, d’un changement de cap, affirment divers observateurs. « Des cas individuels ne constituent pas une tendance. On pourra parler d’un virage lorsqu’il y aura des libérations nombreuses, structurelles ; le déblocage de sites Internet ; un desserrement de l’étau sur les médias ou les ONG, estime ainsi Mohamed Lotfy, directeur de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés (ECRF). Aujourd’hui, toute forme d’organisation sociale, toute voix dissidente, sont vues comme des menaces. » Selon des ONG, plusieurs milliers de prisonniers politiques sont encore derrière les verrous.

Lire aussi la tribune collective : « Jamais dans l’histoire de l’Egypte moderne, il n’y a eu autant d’avocats, de militants des droits humains et de syndicalistes arrêtés »

« L’obstacle des droits de l’homme »

En campagne pour la présidentielle américaine, le démocrate Joe Biden avait affirmé qu’il n’y aurait pas de « chèque en blanc » pour le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Mais depuis son entrée à la Maison Blanche, une promesse d’aide militaire d’environ 200 millions de dollars à l’Egypte a été approuvée, en février. Cela laisse présager d’un statu quo : si la relation n’est pas chaleureuse, ses « fondamentaux », qui reposent sur le partenariat militaire et le soutien à l’Egypte comme premier pays arabe ayant fait la paix avec Israël, restent inchangés.

Du côté des opposants comme du pouvoir, c’est, pour l’instant, un moment exploratoire, où sont scrutés les gestes américains ailleurs dans la région. Ainsi, le rapport des services de renseignement américains sur l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi a certes été déclassifié, sous l’impulsion de Joe Biden, mais sa publication en février n’a été suivie d’aucune sanction contre le prince héritier Mohammed Ben Salman, pourtant accusé d’avoir « validé » le meurtre. Sur la Cour pénale internationale, le département d’Etat américain s’est opposé « fermement » à sa décision d’ouvrir une enquête sur les territoires palestiniens, qui mettrait en cause son allié israélien. Rien, dans ces actes, ne laisse percevoir une rupture majeure.

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