En Egypte, le président Sissi s’inquiète de la protestation populaire au Soudan

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Né d’un coup d’Etat militaire en 2013, le régime égyptien s’inquiète du regain de révolte dans le monde arabe, en particulier au Soudan, pays limitrophe.

Par Benjamin Barthe Publié aujourd’hui à 10h17

Temps de Lecture 3 min.

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Des manifestants soudanais protestent contre la décision de l’armée de remplacer le président Omar Al-Bachir par un Conseil militaire de transition, à Khartoum, le 12 avril 2019.
Des manifestants soudanais protestent contre la décision de l’armée de remplacer le président Omar Al-Bachir par un Conseil militaire de transition, à Khartoum, le 12 avril 2019. STRINGER / REUTERS

Au début du mois de mars, lors d’une cérémonie militaire retransmise à la télévision, Abdel Fattah Al-Sissi est apparu un peu nerveux. Dans une allusion implicite aux manifestations secouant l’Algérie et le Soudan, le chef d’Etat égyptien a mis en garde la population contre « les gens qui parlent de la situation économique et des conditions de vie, et qui mènent leur pays à sa perte ».

« Toutes ces histoires de protestation ont un prix, celui de l’absence de stabilité, que le peuple, les jeunes et les générations futures devront payer », a insisté le maréchal-président.

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Ce sermon a mis en lumière la gêne qu’éprouve le pouvoir égyptien face au regain de révolte dans le monde arabe, en particulier au Soudan, pays limitrophe, avec lequel il partage une frontière de 1 300 km.

Un régime adepte de la « stabilisation autoritaire »

Jeudi 11 avril, aussitôt après l’annonce du renversement d’Omar Al-Bachir, Le Caire a certes affirmé son « soutien entier aux choix du peuple soudanais ». Mais ce communiqué ne peut masquer le fait que les frondes de Khartoum et d’Alger heurtent de plein fouet le discours du pouvoir égyptien, adepte de la « stabilisation autoritaire ».

Né d’un coup d’Etat militaire en 2013, après deux années révolutionnaires chaotiques, le régime Sissi, qui détient près de 60 000 prisonniers politiques, dépeint rituellement les soulèvements de 2011 dans la région comme des opérations de déstabilisation, téléguidées depuis l’étranger.

Signe éloquent, les médias égyptiens ont sous-couvert la mobilisation contre Omar Al-Bachir et ­Abdelaziz Bouteflika, le président algérien déchu, insinuant volontiers qu’il s’agirait d’un nouveau complot visant à diviser le monde arabe.

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L’embarras des autorités est d’autant plus grand que ces événements surviennent au moment où le président Sissi prépare une réforme de la Constitution, destinée à lui permettre de rester en poste jusqu’en 2034. « L’écho avec la situation soudanaise où Bachir était au pouvoir depuis 1989 et avec la situation algérienne où Bouteflika lorgnait un cinquième mandat n’échappe à personne, dit Khaled Daoud, un opposant, ancien président du parti Al-Doustour. Le pouvoir est mal à l’aise. »

Un voisinage difficile

Pour l’Egypte, Bachir, chantre de l’islamo-militarisme, n’a cependant jamais été un voisin facile. Son duo avec Hassan Al-Tourabi, issu des Frères musulmans, son maître à penser jusqu’à la fin des années 1990, et sa bienveillance à l’égard d’Oussama Ben Laden, le fondateur d’Al-Qaida, hébergé sur le sol soudanais de 1992 à 1996, ont suscité beaucoup d’inquiétudes au Caire.

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