En Ecosse, le défi indépendantiste face au Brexit de Johnson

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Dans les rues du centre de Glasgow, le jeudi 19 décembre 2019. 

Photo © Ed Alcock / M.Y.O.P. 19/12/2019

In the streets of central Glasgow, Thursday 19 December 2019.

Photo © Ed Alcock / M.Y.O.P. 19/12/2019

ED ALCOCK / M.Y.O.P POUR LE MONDE

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Publié aujourd’hui à 03h21

Dans les rues du centre de Glasgow, le 19 décembre 2019.
Dans les rues du centre de Glasgow, le 19 décembre 2019. ED ALCOCK / M.Y.O.P POUR LE MONDE

Avec ses longs cheveux et son immense barbe grise qui lui arrive à la poitrine, Alan MacDonald a de faux airs de Gandalf, le magicien du Seigneur des anneaux. Et ses colères sont tonitruantes. « Je ne voulais pas sortir de l’Europe, moi !, tonne-t-il, haussant soudain la voix. L’Angleterre est en train de forcer l’Ecosse à sortir de l’Union européenne contre son gré. Cela me met dans une rage folle. »

Dans ce pub de Glasgow, où il vient presque quotidiennement en milieu d’après-midi, M. MacDonald (« Apprenez à épeler mon nom convenablement, avec un “a” à “Mac” ! ») passe pas mal de temps à essayer de convaincre les clients qui ont le malheur de se retrouver sur les mêmes banquettes moelleuses que lui. L’homme est membre du Scottish National Party (SNP), le parti indépendantiste, depuis 1979, et rêve désormais d’un deuxième référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. « Quand je suis devenu membre, on était franchement un mouvement marginal. Aujourd’hui, on est le principal parti et, d’ici deux ou trois ans, on sera indépendants. »

Alan MacDonald, le 19 décembre à Glasgow. Pour lui, la seule solution est de quitter le Royaume-Uni.
Alan MacDonald, le 19 décembre à Glasgow. Pour lui, la seule solution est de quitter le Royaume-Uni. ED ALCOCK / M.Y.O.P POUR LE MONDE

Une grande manifestation pro-indépendance est annoncée samedi 11 janvier à Glasgow, organisée dans la foulée des élections législatives britanniques du 12 décembre 2019, qui ont ravivé les espoirs des indépendantistes. Le SNP a remporté 48 des 59 sièges en jeu. Tandis que les conservateurs de Boris Johnson triomphaient en Angleterre, le parti indépendantiste raflait au nord du mur d’Hadrien 80 % des élus (avec 45 % des voix). A Glasgow, il contrôle désormais l’ensemble des sept circonscriptions.

Après ce raz-de-marée, Nicola Sturgeon, la première ministre d’Ecosse, a mis à exécution sa principale promesse de campagne : demander à Londres l’autorisation d’organiser un nouveau référendum sur l’indépendance d’ici fin 2020. Un projet de loi en ce sens a été déposé au Parlement écossais le 19 décembre.

Rancœur largement partagée

Il y a seulement cinq ans, en 2014, les Ecossais ont pourtant rejeté l’indépendance, à 55 % contre 45 %. Mais, comme le vote en faveur du Brexit en Angleterre, ce scrutin n’a pas mis fin au débat, bien au contraire. « En 2012, quand on demandait aux gens sur une échelle de 0 à 10 s’ils étaient pour l’indépendance, beaucoup de réponses se situaient entre 4 et 6. Aujourd’hui, on a surtout des 0 et des 10 », explique Neil McGravey, politologue à l’université de Strathclyde.

Un autocollant, dans une rue de Glasgow, appelant à voter contre les Tories lors des élections générales au Royaume-Uni, le 19 décembre 2019.
Un autocollant, dans une rue de Glasgow, appelant à voter contre les Tories lors des élections générales au Royaume-Uni, le 19 décembre 2019. ED ALCOCK / M.Y.O.P POUR LE MONDE

Allan Casey est l’un de ces nouveaux convertis. Aujourd’hui âgé de 30 ans, le conseiller municipal SNP du nord-est de la ville est tombé dans le chaudron de la politique en 2014. « Je travaillais alors dans le BTP et j’ai commencé à faire campagne lors du référendum, mais initialement sans devenir membre du SNP », explique-t-il dans ses bureaux de la mairie, aux superbes escaliers en marbre.

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