En Ecosse, des citoyens traquent les pédophiles sur Internet

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Ils échangent avec eux sur les réseaux sociaux, en créant de faux profils d’enfants, avant de les dénoncer à la police.

Publié aujourd’hui à 10h04, mis à jour à 10h26 Temps de Lecture 14 min.

C’est en utilisant de faux profils d’enfants que les activistes piègent des individus douteux sur Internet.
C’est en utilisant de faux profils d’enfants que les activistes piègent des individus douteux sur Internet. CHARLY TRIBALLEAU / AFP

« J’ai ma vie de “Wolf Pack” en ligne, et puis ma vie de maman classique, qui va chercher ses enfants à l’école, faire les courses », explique CiCi, une mère de famille de 35 ans, au Guardian. Cette habitante de Glasgow, en Ecosse, utilise son temps libre de manière atypique : lorsqu’elle ne s’occupe pas de ses enfants, elle traque les pédophiles sur Internet au sein d’un groupe de « chasseurs » en ligne, les Wolf Pack Hunters.

Elle est loin d’être la seule. Depuis dix-huit mois, les avocats constatent en Ecosse une « explosion » d’affaires aboutissant au tribunal, menées par des groupes qui luttent contre la prédation sexuelle en ligne, comme celui dont fait partie CiCi, relève le quotidien britannique. Selon le National Police Chiefs Council (NPCC), un organe national de coordination des forces de l’ordre au Royaume-Uni, la police traite environ 100 incidents par semaine, signalés par 190 groupes d’activistes.

Le Wolf Pack Hunters a fait savoir qu’il avait mené plus de 80 opérations entre octobre 2017 et mars 2019, et que toutes auraient abouti à des condamnations. Pour piéger les éventuels prédateurs, les membres de ces groupes se cachent derrière de faux profils d’enfants. Les conversations engagées par les suspects avec le leurre sont ensuite transmises à la police en guise de preuves.

En 2013, l’expérience de l’ONG Terre des Hommes : 20 000 prédateurs sexuels piégés

Diffusion de l’arrestation en direct sur Facebook

Particulièrement prudents, les membres de Wolf Pack Hunters reçoivent un manuel d’instruction détaillé qui contient des conseils pour rassembler des preuves et adopter le langage des enfants. Ils suivent également une ligne de conduite stricte afin de ne pas fragiliser la procédure : il leur est interdit de commencer une conversation à connotation sexuelle, afin de ne pas tomber dans la provocation, ou d’arranger eux-mêmes un rendez-vous.

« Certains diront tout de suite oh, tu es trop jeune et iront jusqu’à vous signaler, d’autres continuent de parler. Je leur rappelle toujours mon âge. Quand la conversation devient sexuelle, je leur réponds que je ne connais rien à cela. Alors certains ne perdent pas de temps et donnent des détails explicites, des photos, des vidéos, des liens vers des sites porno, des choses que des enfants ne devraient pas voir », explique CiCi.

Quelques discussions en ligne donnent lieu à des rendez-vous. C’est à ce moment que le supposé prédateur fait face aux membres des groupes, qui procèdent à une « arrestation citoyenne » et appellent la police. Le tout en filmant et en diffusant en direct l’intervention sur leur page Facebook, ainsi que les nom et prénom du suspect.

Des méthodes qui ne font pas l’unanimité

Les méthodes de ces groupes et leurs opérations coups de poing sont loin de faire l’unanimité. Erreurs sur l’identité des prédateurs, chantages, lynchages en ligne à la suite de la diffusion des vidéos… des cas de suicides de suspects ont même été rapportés du fait de leur soudaine exposition en ligne.

Qu’en pensent les forces de police ? Le NPCC affirme ne pas soutenir ces groupes et refuse de travailler avec eux. La police écossaise se montre moins catégorique, mais alerte également sur le fait que les bonnes intentions affichées par ces groupes ne peuvent justifier cette justice populaire. Parmi les principaux reproches adressés à ces vengeurs en ligne, le fait que les preuves collectées ne sont souvent pas de qualité suffisante pour lancer une instruction.

A plusieurs occasions, ces groupes ont également mis en danger des suspects et leurs proches en diffusant leur identité. L’été dernier, dans une résidence d’Armadale, un village écossais situé sur l’île de Skye, un homme déjà fiché comme délinquant sexuel a ainsi dû être placé sous protection judiciaire parce qu’une foule de personnes agressives se sont rassemblées autour de sa maison et ont mis le feu à sa voiture.

« On assume le statut de groupe d’autodéfense »

Malgré ces incidents, les actions de ces groupes de défense restent très populaires sur les réseaux sociaux, avec un soutien grandissant de la population locale. En témoignent les vidéos publiées sur la page Facebook des Wolf Pack Hunters, visionnées des dizaines de milliers de fois.

« On assume le statut de groupe d’autodéfense. Les retours du public ont été extrêmement positifs, que ce soit lors des actions ou par les milliers de messages qu’on reçoit en ligne, abonde Olivier Braid, fondateur du groupe. Les gens n’ont pas l’impression que la police prenne ce sujet au sérieux. Alors nous gardons les enfants en sécurité, mais nous voulons aussi créer un esprit de communauté. »

L’enquête de Pixels : Sur Internet et les réseaux sociaux, l’inlassable traque des personnes disparues
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