En Croatie, « on ne nous a pas laissés demander l’asile »

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Des migrants syriens petit-déjeunent avant une tentative pour passer la frontière, près de Bihac, Bosnie-Herzégovine, le 14 décembre.
Des migrants syriens petit-déjeunent avant une tentative pour passer la frontière, près de Bihac, Bosnie-Herzégovine, le 14 décembre. MANU BRABO / AP

Le regard bute sur les montagnes, flanquées d’arbres pelés par l’hiver et recouvertes, à leur sommet, de nuages épais, si bien qu’on en discerne mal les contours. C’est vers cet horizon obstrué que s’engouffrent chaque jour des dizaines de personnes, dans l’espoir de passer, à pied, la frontière qui sépare la Bosnie-Herzégovine de la Croatie.

La route migratoire qui traverse les Balkans a déporté ici l’une de ses étapes après la fermeture de la route de l’Ouest. Depuis 2018, Afghans, Pakistanais, Syriens ou encore Algériens empruntent ce chemin après être arrivés en Europe par la frontière greco-turque, et être remontés par l’Albanie et le Monténégro ou bien la Macédoine du Nord et la Serbie. Les flux sont sans commune mesure avec ceux de 2015 mais l’application des Croates, pays candidat à l’entrée dans Schengen, à tenir leur frontière a transformé le nord-ouest de la Bosnie en cul-de-sac.

« C’est une crise humanitaire créée de façon politique »

Il y aurait entre 7 000 et 9 000 migrants dans le pays, essentiellement dans le canton d’Una Sana, limitrophe de la Croatie. Une partie vit dans des maisons ou des usines abandonnées, des gares, à la rue ou encore dans des bois. « C’est une crise humanitaire créée de façon politique », répète Peter Van der Auweraert, le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Bosnie. Le pays offre moins de 5 000 places de mises à l’abri, gérées par l’OIM et financées par l’UE.

Dans la ville frontalière de Bihac, où les stigmates de la guerre civile balafrent encore les édifices du centre-ville, une ancienne usine de réfrigérateurs accueille par exemple 2 000 personnes, dont 400 mineurs non accompagnés, dans des containers. Il arrive que la police limite les sorties des migrants, sans d’autre raison apparente que celle de réduire leur présence en ville. François Giddey, coordinateur de Médecins sans frontières (MSF) en Bosnie, déplore « un espace humanitaire extrêmement restreint car toute structure d’aide est considérée comme un facteur d’attractivité ».

Tous les soirs, des policiers font descendre des dizaines de migrants du train en provenance de Sarajevo, à son entrée dans le canton d’Una Sana, dans la petite gare du village d’Otoka Bosanska. Cette nuit-là, ils sont une quarantaine à être débarqués. L’ONG Danish Refugee Council est autorisée à leur donner un snack avant qu’ils ne soient montés dans un bus pour être déposés deux kilomètres plus loin, en rase campagne, à la limite de la République serbe de Bosnie. « Des passeurs nous feront rejoindre Bihac », sait d’avance un Marocain.

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