En condamnant un pasteur, la Chine réprime le protestantisme, en plein essor

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Après la démolition d’une église clandestine, à Zhengzhou, en juin 2018.
Après la démolition d’une église clandestine, à Zhengzhou, en juin 2018. Ng Han Guan / AP

La lutte que mène le Parti communiste chinois contre les Eglises ne connaît pas de répit. Lundi 30 décembre, le pasteur Wang Yi, chef de l’Eglise protestante de l’alliance de la pluie d’automne, à Chengdu (Sichuan, est), a été condamné à neuf ans de prison et 50 000 yuans d’amende (environ 6 400 euros) pour « incitation à la subversion ». Il avait été arrêté le 9 décembre 2018 en compagnie de sa femme et de plusieurs dizaines de fidèles. Sa congrégation, qui aurait compté plus de 500 fidèles, était l’une des plus connues du pays.

Ancien avocat, proche des défenseurs des droits humains, Wang Yi était dans la ligne de mire des autorités depuis plus d’une dizaine d’années. La veille de son arrestation, il écrivait sur sa page Facebook : « Le parti [communiste chinois] peut prospérer durant un certain temps, mais cela ne peut pas durer éternellement. » Selon Bob Fu, président de ChinaAid, une association basée aux Etats-Unis qui défend les libertés religieuses en Chine, cette lourde condamnation « démontre la détermination du régime de Xi Jinping à être l’ennemi de valeurs universelles et de la liberté religieuse ».

Alors que, ces derniers mois, les révélations de la presse internationale ont braqué les projecteurs sur l’ampleur de la répression au Xinjiang, où environ un million de musulmans ouïgours seraient incarcérés dans le cadre d’une campagne de « rééducation », cette condamnation d’un pasteur rappelle que les Eglises chrétiennes subissent également la « sinisation des religions ». Une politique définie en mai 2015 par Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC). Ce dernier doit, selon lui, « s’assurer que la direction des organisations religieuses soit fermement tenue par des responsables qui aiment le pays autant que leur religion ».

La lutte entre le Parti communiste chinois et certains responsables religieux qui entendent « christianiser la culture chinoise » constitue « la bataille du siècle », affirme le professeur Willy Lam

L’enjeu est majeur : on estime à environ 80 millions le nombre de catholiques et de protestants dans le pays. Mais ces derniers seraient en forte progression. Fenggang Yang, sociologue à la Purdue University (Indiana), prévoit même que dans « moins d’une génération », les protestants y seront environ 160 millions. Une évolution redoutée par le Parti communiste qui compte 90 millions d’adhérents.

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