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L’antimacronisme développé par le vice-président italien du conseil Luigi Di Maio (M5S) fait le jeu, de fait, de son alter ego leader du parti d’extrême droite Matteo Salvini, analyse le géopoliticien Cyrille Bret.
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Tribune. Matteo Salvini se nourrit des crises qu’il provoque. Plus elles sont graves, plus il prospère. La crise diplomatique actuelle avec la France est destinée à renforcer cette tactique. Pour le leader italien, dégrader les relations transalpines consacre son statut de principal opposant à la présidence Macron. Loin d’être conjoncturelle ou passagère, cette crise illustre la stratégie de rupture que Matteo Salvini a utilisée pour se porter au pouvoir en Italie. Depuis sa création, en 1989, la Ligue [le parti d’extrême droite qu’il dirige] prône le rejet des partis traditionnels (Démocratie chrétienne au premier chef) et de leurs engagements européens.
Mais cette crise sciemment recherchée par le vice-président du conseil italien manifeste aussi son grand dessein : transformer la campagne des européennes en un référendum continental contre Emmanuel Macron et rassembler sous sa bannière les partis nationalistes d’Europe. Le temps de la rupture avec le système s’achève pour la Ligue et ses alliés. Désormais, c’est une ambition continentale qui se déploie partout en Europe.
Des meetings avec Marine Le Pen
Matteo Salvini ambitionne-t-il de devenir un homme politique français ? On pourrait le croire tant il s’implique (ou s’ingère) dans la vie politique hexagonale. Depuis sa victoire aux élections générales italiennes [en mars 2018] et sa nomination comme vice-président du conseil, il a réactivé son alliance traditionnelle avec le Front (devenu Rassemblement) national.
Appelant régulièrement à voter pour le RN, siégeant avec lui au Parlement européen au sein du groupe Europe des nations et des libertés (ENL), tenant des meetings avec Marine Le Pen, Matteo Salvini se place à l’avant-garde du rejet de l’islam, des migrants et des demandeurs d’asile – assimilés les uns aux autres sans autre forme de procès. Sur le thème des migrations, Matteo Salvini a même pris un avantage sur son alliée française : en tant que ministre de l’intérieur, il peut refuser aux navires de migrants l’accès aux côtes italiennes.
Le mouvement des « gilets jaunes » lui a fourni un prétexte supplémentaire pour s’inviter dans le débat français : multipliant les déclarations de soutien aux manifestants, il a ouvertement appelé au départ du président de la République. De là à prendre symboliquement la tête de la contestation, il n’y a qu’un pas. La stratégie de la rupture et l’ambition européenne sont étroitement imbriquées : soutenir le RN, contester le système institutionnel, l’oligarchie et les migrations servent un seul même objectif : prendre d’assaut le « bunker de Bruxelles ».
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