En Colombie, la politique sécuritaire du président contestée

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Le ministre colombien de la défense, Guillermo Botero, a démissionné face aux critiques sur sa gestion. Il est notamment accusé d’avoir dissimulé la mort de huit adolescents lors d’un bombardement.

Par Publié aujourd’hui à 15h10

Temps de Lecture 3 min.

Le président colombien, Ivan Duque, le 7 novembre 2019 à Bogota.
Le président colombien, Ivan Duque, le 7 novembre 2019 à Bogota. Fernando Vergara / AP

Annoncée le 6 novembre, la démission du ministre de la défense colombien, Guillermo Botero, n’a pas fait taire les critiques. La mort de sept adolescents et d’une fillette de douze ans lors d’un bombardement dans le sud du pays fin août continue d’accaparer le débat politique. Jeudi, le président Ivan Duque a, une fois encore, fait l’éloge de son ministre démissionnaire, dont il a vanté « la volonté et le patriotisme ». Au-delà du scandale de la mort des adolescents, c’est toute la politique de sécurité du gouvernement en place qui fait question.

Trois ans après la signature d’un accord de paix historique avec la vieille guérilla des Forces armées révolutionnaires (FARC), la situation sécuritaire du pays reste en effet précaire. Les assassinats ciblés continuent. Selon le bureau local de l’ONU, 63 défenseurs des droits humains ont été assassinés depuis le début de l’année. Les militaires semblent incapables de reprendre le contrôle des territoires en dispute entre narcotrafiquants et groupes rebelles résiduels. Bavures et mensonges se multiplient.

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Issu du patronat, sans expérience en matière de sécurité, Guillermo Botero, 71 ans, était contesté depuis des mois. Une motion de censure avait été déposée contre lui la semaine précédente. « Je n’ai pas souvenir d’un ministre de la défense aussi indolent et aussi incompétent que M. Botero », résumait alors le spécialiste des questions sécuritaires Jairo Libreros.

« Massacre d’enfants »

Dissimulée pendant deux mois, la mort des huit adolescents a été révélée mardi par le sénateur Roy Barreras, auteur de la motion de censure déposée contre le ministre. Les faits remontent au 29 août. Alors que plusieurs commandants historiques des FARC viennent d’annoncer qu’ils reprenaient le maquis, l’armée décide (en représailles ?) de bombarder un camp de guérilleros dissidents, près de San Vicente del Caguan, dans le sud du pays. L’objectif officiel est un chef rebelle, connu sous l’alias de Giraldo Cucho. Un premier bilan du bombardement fait état de neuf morts ; un deuxième, de quatorze. A la télévision, le président félicite le 2 septembre son armée pour cette opération « impeccable ».

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Les militaires savaient-ils que des adolescents se trouvaient dans le camp ? Non, ont répondu Guillermo Botero à la tribune du Sénat et, à la radio, le général Luis Fernando Navarro, commandant en chef des forces armées. Mais un fonctionnaire local, Herner Carreno, affirme qu’il avait signalé aux autorités municipales et aux militaires la disparition de plusieurs jeunes de la région, recrutés de force par les rebelles. M. Carreno, qui affirme avoir immédiatement dénoncé « le massacre d’enfants », s’interroge sur le silence de la presse qui n’a pas relayé l’information.

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