En Colombie, crise politique après la réarrestation d’un ancien FARC

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Seuxis Hernandez, alias Jesus Santrich, est réclamé par les Etats-Unis, qui veulent le juger pour trafic de cocaïne.

Par Marie Delcas Publié aujourd’hui à 11h16, mis à jour à 11h20

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Des partisans des FARC, le 17 mai à Bogota. Sur la pancarte : « Libérez Santrich maintenant ! »
Des partisans des FARC, le 17 mai à Bogota. Sur la pancarte : « Libérez Santrich maintenant ! » LUISA GONZALEZ / REUTERS

Vendredi 17 mai, à 14 h 47, Seuxis Hernandez, alias Jesus Santrich, qui venait de passer treize mois en prison, a retrouvé la liberté, sur ordre de la juridiction spéciale de paix (JEP). Il a été de nouveau arrêté quelques minutes plus tard, à la demande du Parquet. La situation de cet ancien chef guérillero, accusé de trafic de cocaïne et dont l’extradition est réclamée par les Etats-Unis, a viré à la confrontation institutionnelle et à la crise politique.

Vendredi matin, plusieurs députés de la majorité présidentielle suggéraient au chef de l’Etat de déclarer l’état d’urgence pour extrader Santrich par voie administrative. Ivan Duque s’est abstenu pour l’heure de suivre le conseil ; il a défendu avec fermeté l’action du parquet. « Ceux qui retombent dans les activités criminelles doivent subir tout le poids de la loi », a déclaré M. Duque dans la soirée. Le sort juridique de l’ancien chef rebelle reste incertain.

Jesus Santrich a été un des négociateurs de l’accord de paix signé il y a trente mois avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Il aurait dû occuper un des sièges de sénateur octroyés aux démobilisés. L’accord a permis le désarmement de quelque 7 000 combattants et valu au président d’alors Juan Manuel Santos (2010-2018) le prix Nobel de la paix en 2016. La crise en cours est révélatrice des problèmes que sa mise en œuvre continue de poser.

« Ils réduisent l’accord en miettes »

Plus virulente que jamais à l’encontre de cet accord et de M. Santos, la droite dure a pris le JEP pour cible. « La sentence de la juridiction pour la paix démontre que c’est un accord pour un gouvernement avec les narcotrafiquants qui a été signé à la Havane », écrivait jeudi sur Twitter le sénateur et ancien président Alvaro Uribe, figure de proue de cette droite extrême. « Ils ne cessent de poignarder la paix, avec haine ils réduisent l’accord en miettes », dénonçait pour sa part le chef du parti FARC, Rodrigo Londoño.

Créée par l’accord de paix, la JEP doit juger de tous les crimes commis pendant le conflit armé. En échange d’aveux complets, les anciens guérilleros et les membres des forces armées sont assurés de recevoir des peines réduites, alternatives à la prison, et de ne pas être extradés. Les crimes commis après la signature de l’accord de paix échappent à la compétence du tribunal et aux bénéfices de cette justice transitionnelle.



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