En Chine, les PME peinent toujours à se financer

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Face au ralentissement de l’économie, les autorités ont multiplié les injonctions faites aux banques pour qu’elles prêtent davantage aux entreprises privées.

Par Simon Leplâtre Publié aujourd’hui à 10h43

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Le siège de la Bank of China (Banque centrale de Chine), à Pékin, en septembre 2018.
Le siège de la Bank of China (Banque centrale de Chine), à Pékin, en septembre 2018. Jason Lee / REUTERS

Un billion de yuans, soit environ 131 milliards d’euros : tel est le montant de la ligne de crédit obtenue par le constructeur automobile FAW, une entreprise d’Etat et gros employeur de la province du Jilin, dans le nord-est – en crise – de la Chine. En octobre 2018, seize banques ont mis la main au portefeuille et signé un document, en présence du secrétaire local du Parti communiste. La somme avait alors impressionné, et provoqué un certain agacement au sein du secteur privé du pays. En effet, en dépit des promesses réitérées par les autorités, il est toujours aussi difficile, pour les PME, de se financer auprès des banques.

Pourtant, l’an dernier, la Bank of China (Banque centrale de Chine) a baissé à quatre reprises le montant des réserves obligatoires des banques afin de libérer plus d’argent dans l’économie, rappelant à chaque fois que cela devait bénéficier en priorité aux petites et moyennes entreprises. En janvier 2019, l’institution a adopté de nouvelles mesures pour que les banques puissent prêter davantage aux PME. Le 13 mars, cela a été au tour du régulateur chinois de la banque et de l’assurance d’enjoindre aux établissements de mieux irriguer les sociétés. Les banques d’Etat devraient leur prêter 30 % de plus de fonds cette année qu’en 2018, d’après la Commission de régulation de la banque et de l’assurance.

Les nouveaux prêts aux PME sont passés de 31 % du total des prêts en 2017 à 17 % en 2018, selon les chiffres officiels compilés par Natixis

Cependant, au-delà des mesures annoncées et des grands discours, la réalité est tout autre. Le montant des prêts octroyés aux entreprises d’Etat n’a fait qu’augmenter ces dernières années, aux dépens de celles du privé. Les nouveaux prêts aux PME sont passés de 31 % du total des prêts en 2017 à 17 % en 2018, selon les chiffres officiels compilés par Natixis. Pourtant, les PME – une catégorie qui concerne les entreprises comptant jusqu’à 3 000 employés en Chine – participeraient aujourd’hui à hauteur d’environ 60 % au produit intérieur brut (PIB) chinois et représenteraient 80 % des emplois.

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Si les banques rechignent à leur prêter, c’est parce que les risques sont plus importants et surtout beaucoup plus difficiles à évaluer. Les entreprises d’Etat – qu’elles dépendent de l’Etat central ou des gouvernements locaux – bénéficient d’une garantie implicite des autorités. Elles font rarement faillite, ce qui n’est pas le cas des sociétés privées, qui subissent les remous du marché. Pour les banques d’Etat, la stabilité prime : « Dans les banques d’Etat chinoises, si un prêt que vous avez octroyé n’est pas remboursé, cela vous poursuit toute votre carrière, raconte un banquier chinois, qui préfère garder l’anonymat. Si ce genre de menaces perdure, les pratiques des banques ne changeront pas. »

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