En Chine, les éleveurs de porc impuissants face à la fièvre porcine

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Le virus a atteint toutes les provinces du pays. Au sud de Pékin, 20 000 bêtes sont mortes dans la « ferme » de Dawu Group. Une illustration de la sévérité de l’épidémie.

Par Publié aujourd’hui à 12h29

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Un élevage dans le village de Changtu, province  chinoise du Liaoning, le 17 janvier.
Un élevage dans le village de Changtu, province  chinoise du Liaoning, le 17 janvier. Ryan Woo / Ryan Woo

Li Qingpeng se souvient de la scène avec horreur : 5 000 porcs à abattre dans l’urgence. Il raconte cette fosse de six mètres de profondeur creusée au milieu de la ferme, où sont déjà entassés, sur une épaisse couche de chaux vive, les cadavres d’autres bêtes infectées par la grippe porcine africaine. Puis il a fallu y jeter les 5 000 porcs de l’élevage qui avaient survécu à l’épidémie meurtrière qui a touché 15 000 porcs dans cette exploitation.

Sur une vidéo prise par l’employé, on voit une pelleteuse pousser les animaux dans la fosse. « Je me souviens des cris, c’était atroce », raconte ce cadre de Dawu Group, une entreprise agroalimentaire installée au sud de Pékin, dans le Hebei. Pour les autorités sanitaires chinoises, hors de question de transporter des bêtes probablement infectées vers des abattoirs : les fermes touchées par le virus doivent gérer le problème sur place. « L’enterrement profond est la solution recommandée », précise M. Li.

Apparue dans le nord-est de la Chine, en août dernier, la grippe porcine africaine s’est diffusée comme une traînée de poudre à toutes les provinces du pays. Officiellement, plus d’un million de porcs sont morts ou ont été abattus depuis le début de l’épidémie. Mais ce chiffre serait largement sous-estimé : d’après une estimation de la banque agricole hollandaise Rabobank, les pertes pourraient s’élever à 200 millions de bêtes sur l’année 2019. Soit le tiers de la production annuelle du premier pays producteur et consommateur de porc au monde, avec environ 55 millions de tonnes consommées en 2017. Dans le Shandong, province la plus affectée de Chine, le cheptel a chuté de 41 % par rapport à 2018.

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Le mal est incurable, la mort rapide

La province du Hebei a déclaré les premiers cas en décembre, à Fangshan, à l’ouest de Pékin. Chez Dawu Group, qui a compté jusqu’à 30 000 porcs sur trois sites différents, les soupçons apparaissent début janvier. « Nous sommes habitués à des pertes d’environ 100 cochons par jour, surtout parmi les nouveau-nés. C’est normal pour une grande exploitation comme la nôtre, et il est difficile de repérer la grippe porcine par rapport à d’autres maladies courantes, comme la rage porcine, ou la diarrhée », explique Li Sixu, la directrice adjointe du groupe, chargée de l’activité porcine. Mais le nombre de morts continue d’augmenter.

Début février, ce sont 500 bêtes qui périssent chaque jour : « Les bêtes perdent l’appétit, ont de la diarrhée, de la fièvre, et les oreilles qui deviennent violettes », décrit la quinquagénaire au teint hâlé par le soleil de cette région desséchée. Le mal est incurable, la mort rapide. Un millier de bêtes meurent quotidiennement dans les étables de Dawu, quand le 22 février, les résultats d’analyse confirment l’infection de grippe porcine. L’ordre est donné d’abattre les bêtes qui ont survécu.

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