« En Chine, le succès des entreprises privées n’a comme principal objectif que de contribuer au maintien du Parti communiste au pouvoir »

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En raison des célébrations du 70e anniversaire de l’arrivée des communistes au pouvoir, la capitale vit au ralenti depuis un mois, relate Frédéric Lemaître, correspondant du « Monde » à Pékin, dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. Les immenses parades, militaire et civile, qui, à Pékin, marquent les célébrations du 70e anniversaire de l’arrivée des communistes au pouvoir en Chine, mardi 1er octobre, ne font pas que des heureux. Notamment chez les commerçants. Depuis un mois, la capitale vit au ralenti. Certains quartiers sont bouclés. Dans l’est de la ville, le stade des Travailleurs, où sont stationnés les chars de la parade civile, a été, dès la fin août, partiellement puis totalement entouré d’une immense palissade métallique bleue. Impossible désormais d’accéder aux commerces se trouvant dans l’enceinte du stade, ni aux restaurants et boîtes de nuit branchées qui se trouvent à proximité. Des barrières métalliques ont ensuite coupé en deux les trottoirs entourant la palissade et des guérites sont apparues, abritant jour et nuit des militaires montant la garde aussi sérieusement que devant le mausolée de Mao Zedong.

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Cette appropriation de l’espace par l’Etat-parti pourrait se comprendre si elle était accompagnée de la moindre explication, voire d’une « excuse pour la gêne occasionnée ». Mais il n’en est rien. De même, il ne saurait être question d’indemniser les commerçants qui se voient privés d’une part importante de leur chiffre d’affaires. Et ceux-ci ont très vite compris qu’ils n’avaient aucun intérêt à se plaindre. Au-delà de ce quartier branché, toute la ville a vécu le mois de septembre au rythme des répétitions. « Non seulement j’étais réveillé à 4 heures du matin par le passage des chars, mais ils m’ont complètement pourri mon chiffre d’affaires de septembre », peste un restaurateur du centre, un des rares à avoir osé ne pas mettre de drapeau devant son établissement. D’ailleurs, nombre de cafés et de restaurants ont préféré fermer quelques jours autour du 1er octobre. « Ils ne nous empêchent pas explicitement d’ouvrir, mais la police du quartier nous explique qu’elle est mobilisée pour la parade, qu’elle n’aura pas les moyens de venir si nous avons un problème et donc qu’il vaut mieux que nous fermions », explique ce restaurateur, qui, comme la plupart de ses collègues, va s’exécuter. Rien de pire que de faire perdre la face au chef de la police locale.

Une initiative troublante à Hangzhou

Tout cela ne serait qu’anecdotique si ce n’était révélateur d’un état d’esprit et d’un système dans lequel le succès des entreprises privées n’a comme principal objectif que de contribuer au maintien du Parti communiste au pouvoir. Au même moment, mi-septembre, une ville de province, Hangzhou, prenait une initiative troublante : envoyer des cadres de l’administration passer un an dans une centaine d’entreprises. Hangzhou n’est pas n’importe quelle ville. La capitale du Zhejiang, au sud de Shanghaï, abrite notamment les sièges d’Alibaba, du constructeur automobile Geely (propriétaire de Volvo) et de Wahaha (boissons). Ces trois fleurons, ainsi que 97 autres entreprises dont le nom n’a pas été rendu public, vont donc accueillir des fonctionnaires chargés de « renforcer la communication » avec les autorités. Officiellement, il s’agit pour celles-ci de mieux prendre la mesure des services à accorder au secteur privé.

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