En Chine, le retour au village redynamise les campagnes

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Des Chinoises cousent et tissent sur le pas de leurs maisons, dans le village de Gangchalou, dans la province du Henan, en septembre 2016.
Des Chinoises cousent et tissent sur le pas de leurs maisons, dans le village de Gangchalou, dans la province du Henan, en septembre 2016. XINHUA

L’élevage de Chu Weixiang se trouve au bout d’une route crevée de nids-de-poule, au fond du village de Huabao (700 kilomètres au sud de Pékin). En grands caractères rouges sur le mur d’enceinte blanc, il est écrit « développer l’industrie du pigeon moderne ». Au-dessus du portail, deux drapeaux chinois claquent sous les bourrasques du Henan, une province de plaines pauvres et sèches du centre de la Chine.

Dans l’entrée de la ferme, le visiteur peut admirer une dizaine de plaques délivrées par le département de l’agriculture local et même par le ministère de l’agriculture du gouvernement central. Elles célèbrent une « ferme familiale exemplaire », une « base d’emploi des personnes défavorisées », ou une « coopérative agricole exemplaire ». Si les autorités sont si reconnaissantes à Chu Weixiang, c’est qu’après deux ans à travailler sur des chantiers aux quatre coins de l’empire du Milieu, le trentenaire est revenu dans son village, lancer un élevage de pigeons qui emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes à plein temps et des centaines de saisonniers.

En parallèle d’une politique d’urbanisation vue comme la clé de voûte du développement en Chine, les autorités encouragent les travailleurs migrants de l’intérieur, au nombre de 288 millions en mai 2019, à rentrer dans leurs villages d’origine, ou du moins dans les petites villes adjacentes, comme Shangqiu, grosse ville préfecture à l’est de la province du Henan, dont dépend Huabao. Il faut dire qu’avec le ralentissement de l’économie, moins d’emplois sont disponibles dans les grands centres urbains, comme le delta des perles autour de Canton et Shenzhen, ou celui du Yangzi, autour de Shanghaï, et les autorités craignent les populations flottantes et inactives.

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Un succès aléatoire

Pékin espère aussi que les travailleurs migrants, de retour dans leurs villages après des années d’expérience dans les villes, pourront y développer des activités économiques. Huit millions et demi d’entre eux ont créé des entreprises après leur retour, a annoncé le ministère de l’agriculture, le 19 novembre 2019, créant ainsi 31 millions d’emplois. Objectif : lutter contre la pauvreté – une priorité du président chinois Xi Jinping pour son deuxième mandat, entamé fin 2017 –, la plupart des ménages en situation de grande pauvreté vivant dans les campagnes chinoises, où les revenus sont en moyenne trois fois plus faibles que dans les villes.

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Chu Weixiang a 35 ans, mais on lui en donnerait dix de moins avec sa bouille ronde et sa coupe au bol. A 16 ans, il a quitté le collège pour aller travailler sur des chantiers aux quatre coins du Henan. Deux ans plus tard, il est retourne au lycée professionnel pour apprendre l’informatique, avant de créer son propre centre d’apprentissage privé : des formations courtes à l’informatique et à la couture pour rendre employable la jeunesse locale. La scolarité est entièrement financée par le gouvernement. « A l’époque, c’était le pic de la population. Les autorités de la province cherchaient à former les jeunes pour les envoyer travailler dans les grandes villes de l’est », raconte-t-il. Avec 96 millions d’habitants, le Henan, l’une des provinces les plus peuplées du pays, fournit en main-d’œuvre les usines et les chantiers de toutes les grandes villes de la côte est.

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