En Chine, des habitants veulent empêcher la démolition arbitraire de leur maison

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Shijiazhuang, dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, en novembre 2018.
Shijiazhuang, dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, en novembre 2018. – / AFP

Les photos de Xi Jinping et de Mao Zedong collées à la va-vite sur les fenêtres ne doivent pas faire illusion. Ce n’est pas pour encenser leurs dirigeants mais pour faire reculer les bulldozers que les habitants du lotissement « Musique céleste des montagnes et des rivières », situé à Shijiazhuang, à environ 330 kilomètres au sud-ouest de Pékin, affichent leurs portraits.

Le 13 décembre, dans la soirée, les propriétaires de ces 464 demeures, bourgeoises sans être luxueuses, construites en 2004 sur la rive nord d’un joli lac, découvrent en effet par voie d’affichage que leurs maisons, qualifiées de « constructions illégales », allaient être démolies. Officiellement au nom du respect de l’environnement et notamment du lac. Dès le lendemain matin, pas moins d’une centaine de véhicules entrent dans les ruelles sinueuses de ce quartier situé au sud de la capitale sans charme de la province du Hebei.

Procédé violent

A bord, des fonctionnaires du district de Luquan, venus expliquer les règles d’indemnisation : les propriétaires récupéreront le prix d’achat et les intérêts versés, alors qu’en quinze ans le prix du mètre carré a triplé. Le procédé est tellement violent que certains propriétaires font un malaise. L’occupante d’une des maisons explique même ne pas avoir encore osé en parler à sa belle-mère, la véritable propriétaire. Sur son lit d’hôpital, M. Wu, un des propriétaires retraités, reçoit la visite de fonctionnaires qui lui apportent, oralement, une précision qui ne figure dans aucun document : « La démolition doit avoir lieu avant le 31 décembre. C’est une mission absolue. »

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Mais les propriétaires n’entendent pas se laisser faire. Très vite, trois cents d’entre eux constituent un comité. Hommes d’affaires, fonctionnaires ou retraités, ceux-ci sont convaincus d’être dans leur bon droit et entendent le faire savoir au plus haut niveau. Dès le 18 décembre, l’un d’eux, William Wei, ingénieur, se rend à Pékin, au « bureau des lettres et visites » chargé de recueillir les plaintes de la population.

« C’était la première fois de ma vie que j’entreprenais une telle démarche. Je suis allé là où les particuliers sont reçus. Mais il y avait tellement de monde que je suis reparti le 19 au soir sans avoir pu déposer mon dossier. Heureusement, le 19, d’autres propriétaires sont allés au bureau qui reçoit les demandes des groupes et ont pu déposer leur dossier », raconte-t-il. En fonction de leurs possibilités, ils manifestent de temps à autre devant le siège des autorités de la province.

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