en Catalogne, les journaliers sénégalais peinent à se loger

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LETTRE DE MADRID

Des ouvriers agricoles saisonniers récoltent des asperges, pendant la pandémie de Covid-19, à Torre del Burgo (Espagne), le 20 avril.
Des ouvriers agricoles saisonniers récoltent des asperges, pendant la pandémie de Covid-19, à Torre del Burgo (Espagne), le 20 avril. JUAN MEDINA / REUTERS

Des dizaines, voire des centaines de travailleurs journaliers, avec ou sans papiers, dorment dans les rues de la ville de Lleida, en Catalogne intérieure, depuis le début du mois de mai. Venus pour la récolte des fruits à noyau, ils n’ont pas trouvé de logements. Ni chez les producteurs de cerises, pêches ou abricots, ni dans la ville, où ils ne sont pas les bienvenus, encore moins en ces temps de pandémie.

Comme beaucoup d’entre eux, le Sénégalais Serigné Mamadou parcourt l’Espagne depuis des années au gré des saisons et du calendrier des récoltes pour gagner sa vie dans les champs. Le 16 mai, à bout, il a publié une vidéo, devenue virale, où l’on voit des dizaines d’hommes allongés sous un abri, alors qu’une pluie drue arrose les rues du centre-ville. « Les agriculteurs ont dit qu’ils avaient besoin de gens ici. Nous sommes venus pour travailler, mais on nous ferme la porte des maisons, des auberges, et on dort sur des cartons… », dit-il.

Le toit payé à 200 journaliers

C’est grâce à lui que l’attaquant de l’AS Monaco et international sénégalais Keita Baldé, né en Catalogne, a eu vent du drame. Sensible à la situation de ces hommes qui « ne veulent que gagner leur vie », il a annoncé, le 1er juin, son intention d’offrir un toit, de quoi manger et des vêtements à deux cents journaliers jusqu’en septembre… Et en a profité pour dénoncer les obstacles qu’il a rencontrés, même en payant en avance, pour leur trouver un logement. « En 2020, pour louer une maison, on peut te faire des problèmes. (…) Personne ne mérite cette indifférence », a regretté le footballeur, en espagnol, face caméra sur Instagram, avant de lâcher que « la couleur ne doit pas être un problème… ».

Après de laborieuses recherches, Nogay Ndiaye, militante antiraciste locale, a finalement trouvé pour lui un immeuble de trois étages, où pourront être logées 60 personnes. Elle n’exclut pas de porter plainte contre quelques-uns des treize hôtels qui ont, selon elle, refusé de louer leurs chambres aux saisonniers.

La mairie de Lleida a réagi en proposant d’héberger 150 travailleurs dans un pavillon du parc des expositions, avant de trouver 110 autres places disponibles dans trois hôtels de la ville, après une réunion avec ces établissements. Elle a même tenté d’organiser, sans grand succès, une campagne de dépistage du Covid auprès de ces travailleurs sans abris, pour rassurer la population. Désormais, le maire, l’indépendantiste Miquel Pueyo (Gauche républicaine de Catalogne [ERC]), milite pour que le gouvernement espagnol régularise, au moins de manière provisoire, la situation de tous les immigrés venus travailler dans les champs.

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