En Catalogne, les indépendantistes parient sur la crise en vue des élections

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Les formations politiques espèrent tirer profit de l’impact émotionnel suscité par les condamnations de leurs leaders, lors des législatives du 10 novembre.

Par Publié aujourd’hui à 11h15, mis à jour à 11h20

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Manifestation pro-indépendance à Viladecans, au sud de Barcelone, le 30 octobre.
Manifestation pro-indépendance à Viladecans, au sud de Barcelone, le 30 octobre. LLUIS GENE / AFP

Manifestations, blocages de routes, affrontements violents avec la police, heurts entre étudiants… Depuis la décision de la Cour suprême espagnole du 14 octobre, condamnant pour « sédition » neuf leaders indépendantistes après l’organisation du référendum d’indépendance d’octobre 2017, la Catalogne vit un regain de tensions. Cette crispation sociale et politique pèse sur les élections législatives du 10 novembre. Si les socialistes sont en tête dans les sondages, la droite et l’extrême droite, qui promettent des mesures drastiques pour reprendre en main la région, espèrent tirer profit de la crise.

En Catalogne, les indépendantistes veulent rentabiliser électoralement l’impact émotionnel de l’arrêt de la Cour suprême. « La sentence est une honte. Notre réponse sera dans les urnes », a affirmé mi-octobre Gabriel Rufian, le candidat de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), parti dont le président, Oriol Junqueras, a écopé de treize ans de prison. « Nous devons [faire tomber] les murs qui emprisonnent la volonté du peuple de Catalogne. Le 10 novembre, nous aurons une très grande opportunité [de nous y attaquer] par les urnes », a enchéri l’ancien président du gouvernement catalan d’Ensemble pour la Catalogne (JxC), Carles Puigdemont, depuis la Belgique où il a fui la justice espagnole.

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Lors des précédentes élections législatives, en avril dernier, les trois formations indépendantistes en lice avaient cumulé près de 39 % des voix dans la région. Selon un sondage paru dans le quotidien catalan El Periodico le 27 octobre, elles pourraient cette fois rafler 43 % des suffrages, aidées par l’irruption d’un nouvel acteur.

Pour la première fois en effet, la Candidature d’union populaire (CUP), parti local d’extrême gauche anticapitaliste, eurosceptique et séparatiste, a décidé de se présenter aux élections parlementaires. Avec 8,9 % d’intentions de vote, la CUP pourrait rogner des voix à l’ERC, en tête dans les sondages (23,7 %) et au parti de la gauche radicale En Comu Podem, troisième force politique de la région (13,5 %), qui défend un référendum d’autodétermination.

« Niveau de violence inhabituel »

« Les indépendantistes espéraient que la sentence leur permettrait de recomposer l’unité entre les différents partis et de remobiliser leurs troupes, désorientées depuis la déclaration d’indépendance unilatérale d’octobre 2017 », résume Oriol Bartomeus, professeur de sciences politiques à l’université autonome de Barcelone. « Cependant, la division demeure entre les partis et ils ne parviennent pas à augmenter leur base électorale. Au contraire, ils se sont repliés dans un espace de plus en plus radicalisé, avec la CUP qui impose son agenda aux autres partis. La question-clé est de savoir quel sera l’impact de la violence et du discours qui la justifie sur les indépendantistes modérés, ceux qui mettent sur un premier plan le maintien du vivre-ensemble et de l’ordre. Il est possible que l’abstentionnisme augmente », poursuit le politiste.

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