En Catalogne, la langue comme arme politique

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A Barcelone, le 4 novembre 2019.
A Barcelone, le 4 novembre 2019. Emilio Morenatti / AP

La vie des idées. C’est un tabou que le Parti socialiste catalan (PSC) a levé à la veille de son prochain congrès, qui doit se tenir du 13 au 15 décembre à Barcelone. Une des propositions soumises à débat par la direction invite à « flexibiliser » l’immersion linguistique. Cette méthode d’enseignement, implantée dans les écoles de Catalogne à partir de 1983, consiste à faire classe en catalan et limiter l’usage du castillan aux cours de langue et littérature espagnole, soit deux à trois heures par semaine. Le PSC propose notamment de renforcer le castillan dans les zones où le catalan est très dominant.

Faisant consensus entre les deux partis hégémoniques en Catalogne à la fin du franquisme, le PSC et les nationalistes de centre droit de Convergence et Union (CiU), l’immersion fut pensée, avec un certain succès, comme une arme de revitalisation du catalan, mais aussi de cohésion sociale, favorisant l’égalité des chances pour les enfants des travailleurs venus en masse du reste de l’Espagne dans les années 1960. Elle est aujourd’hui accusée d’avoir été utilisée par les séparatistes catalans dans leur projet de construction nationale. « Le processus indépendantiste » a « associé la langue à sa cause », souligne le texte, alertant du risque que « la langue maternelle se transforme en un facteur de division sociale ».

Polarisation

Pour le président du gouvernement catalan, l’indépendantiste radical Quim Torra, le PSC est « irresponsable ». Et dans une tribune publiée par le quotidien catalan El Periodico, Joan Tarda, de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), a qualifié d’« inacceptable » le fait de « dire que la langue divise ».

Cependant, si 94,4 % des habitants de la Catalogne comprennent le catalan, 81,2 % le parlent et 65,3 % savent l’écrire (contre 37 % en 1981), il semble bien exister une corrélation entre la langue maternelle et les choix politiques. Le vote indépendantiste est très majoritaire chez ceux dont la langue maternelle est le catalan, alors que le vote non indépendantiste domine chez ceux dont c’est le castillan.

« Les indépendantistes ont brisé nos grands consensus et érodé l’unité civile », assure la porte-parole du PSC, Eva Granados, rappelant que « la ministre catalane de la culture fait partie des signataires du manifeste Koine ». Ce dernier, daté de 2016, plaide pour faire du catalan la seule langue officielle en Catalogne. Et il compare l’immigration venue du reste de l’Espagne à une « colonisation linguistique », bien que le castillan soit présent en Catalogne depuis le XVIe siècle.

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