En Catalogne, la cause indépendantiste dans l’impasse

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Etre ou ne pas être indépendantiste… Quand on est catalan, la question est-elle aussi politique que cela ? En tout cas, pas si l’on en croit plusieurs études sociologiques récentes qui dressent le portrait type de l’électeur sécessionniste, en fonction de sa langue maternelle, de son origine familiale et de ses revenus.

Les conclusions qui en ressortent sont que, loin d’être aussi « transversale » qu’elle ne le prétend, la cause indépendantiste séduit majoritairement les classes moyennes et aisées et a peu pénétré les classes populaires et les milieux les plus défavorisés. Par ailleurs, l’adhésion est proportionnelle au nombre d’aïeux nés en Catalogne : plus ceux-ci sont nombreux, plus un Catalan serait perméable aux thèses séparatistes.

Enfin, l’indépendantiste est beaucoup plus ancré dans les foyers de langue maternelle ou familiale catalane, alors que l’immersion linguistique en catalan dans les écoles et les politiques publiques, qui ont permis que 93 % des Catalans parlent catalan et 97 % l’espagnol, semblaient avoir signifié la mort de toute frontière linguistique.

Erreur de calcul

Ainsi, dans l’étude parue le 15 février sur le site de publications scientifiques MDPI, « Privileged Rebels : A Longitudinal Analysis of Distinctive Economic Traits of Catalonian Secessionism », les professeurs d’universités barcelonaises Josep M. Oller, Albert Satorra et Adolf Tobena concluent que le niveau de revenus et la langue maternelle « induisent des variations sur les sentiments d’identité nationale qui ont entraîné une érosion de la double identité catalane-espagnole ».

Et dans l’article « Conflict in Catalonia : A Sociological Approximation », les sociologues Thomas Jeffrey Miley, de l’université de Cambridge, et Roberto Garvia, de l’université Carlos-III de Madrid, estiment qu’il est « impossible de comprendre les dynamiques de la poussée sécessionniste, et les limites de son charme, sans prêter attention au clivage ethnolinguistique dans la société catalane ».

Rien de plus logique ? Sauf que la possible cristallisation de cette « frontière ethnolinguistique » va contre l’idée d’un « indépendantisme civique », non identitaire, voire non nationaliste, véhiculée par les séparatistes. Elle implique une déchirure dans une région où prédominent des sentiments de double appartenance, à la fois à l’Espagne et la Catalogne. Et une erreur de calcul des indépendantistes.

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