En Biélorussie, la rue face à la répression et à la propagande de Loukachenko

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Lors d’une manifestation anti-Loukachenko, le 6 septembre.

A ceux qui redoutaient l’usure, la peur et l’épuisement, la population biélorusse a démontré, pour la vingt-neuvième journée de mobilisation, que la répression brutale menée par le régime autoritaire d’Alexandre Loukachenko n’avait pas encore eu raison de leurs idéaux démocratiques. Dimanche 6 septembre, au cinquième dimanche de manifestations depuis l’élection frauduleuse du 9 août, qui a offert à l’autocrate un sixième mandat présidentiel, ils étaient encore des dizaines de milliers – 100 000 selon les réseaux sociaux – à s’être amassés, malgré la pluie et les coups de matraque des siloviki (les forces de l’ordre), sur l’avenue des Vainqueurs, à Minsk, pour se diriger vers le palais présidentiel, afin de réclamer le départ du président honni en criant « honte » ou « longue vie à la Biélorussie ».

« Les protestations vont continuer jusqu’à la victoire ! », assure Andreï, un trentenaire photographe de mariage. « Des jours comme aujourd’hui aident à ne pas tomber dans la
dépression »
, ajoute Elena, 28 ans, brandissant une affiche « Don’t mess with Panda ». La jeune fille travaille pour une société américaine d’édition de logiciels, PandaDoc. Des poursuites criminelles ont été lancées cette semaine contre l’entreprise. Sans doute car son directeur général, Mikita Mikado, a promis d’aider les représentants des forces de l’ordre qui changeraient de camp. « Trois de mes amis ont été placés en détention cette semaine, et maintenant on se prépare à évacuer tout le bureau à l’étranger », soupire Elena.

Les « marches de l’unité » à Minsk, mais aussi en province, dont l’ampleur est chaque semaine plus grande, entendent démontrer au pouvoir que les tentatives visant à diviser la population ne fonctionnent pas. Le pouvoir s’échine à présenter les protestataires comme des marionnettes aux mains de l’étranger, prêtes à dépecer le pays, ou comme un ramassis de dangereux fascistes voulant éradiquer la langue russe du pays. Une rhétorique entretenue et alimentée par les télévisions progouvernementales, désormais sous influence explicite de la Russie, alliée de Loukachenko.

Manifestants « nationalistes » et « fascistes »

Dans un article titré « Copains de propagande : comment les télévisions russe et biélorusse couvrent les protestations de la Biélorussie », le site russe indépendant Current Time note ainsi, le 4 septembre, que la chaîne de télévision biélorusse ONT évoque l’idée que les protestations permettraient à la Pologne de récupérer la région de Grodno, rattachée à son territoire de 1921 à 1939. La même chaîne dresse aussi régulièrement le portrait des manifestants « nationalistes » et « fascistes », décrivant leur drapeau blanc-rouge-blanc, symbole de la Biélorussie démocratique, comme celui des Biélorusses collaborateurs, soutiens des nazis.

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