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Quand les autres avaient fui la Biélorussie, apeurés par les menaces du régime, elle avait décidé de rester. Solide, courageuse, ambitieuse et tacticienne, Maryia Kalesnikava, 38 ans, l’une des principales figures de l’opposition au président Alexandre Loukachenko, a disparu soudainement dans la matinée du lundi 7 septembre. Au lendemain de manifestations historiques réclamant le départ de l’autocrate au pouvoir depuis 1994, la trentenaire a été embarquée près du Musée d’art de Minsk par des hommes masqués dans une fourgonnette banalisée portant l’inscription « Communication », rapporte le site d’information Tut.by citant un témoin oculaire. Deux autres militants d’opposition, le politiste Andreï Iahorav et Irina Soukhi, de l’ONG Eco House, sont également portés disparus.
Contacté, le ministère de l’intérieur a refusé de commenter l’information, tandis qu’un représentant de la police de Minsk a assuré à l’agence russe Interfax que ses services ne détenaient pas Mme Kalesnikava. Malgré le silence et les dénégations, personne au sein de l’opposition ne doute que le chef d’Etat ou l’un de ses cadres zélés soit à l’origine de ce qui ressemble fort à un enlèvement. La méthode, nous explique-t-on, porte la signature du KGB, les services de renseignement biélorusses. Et son nouveau directeur, Ivan Tertel, en poste depuis le 3 septembre, avait déjà orchestré l’arrestation au printemps de l’ex-banquier, Viktar Babaryka, empêchant l’opposant ultrapopulaire de se présenter à l’élection présidentielle du 9 août.
Un trio de femmes
« Au lieu de parler au peuple de Biélorussie, le dirigeant sortant essaie d’éliminer cyniquement un par un [ses opposants]. Le kidnapping de Mme Kalesnikava dans le centre-ville de Minsk est une honte. On applique, dans l’Europe du XXIe siècle, des méthodes staliniennes du NKVD. Elle doit être libérée immédiatement », a réagi sur Twitter Linas Linkevicius, le ministre des affaires étrangères de la Lituanie, où s’est réfugiée Svetlana Tsikhanovskaïa, première opposante à Loukachenko.
Mme Kalesnikava, ex-directrice de campagne de Viktar Babaryka, fait partie de ce trio de femmes formé par Svetlana Tsikhanovskaïa, la conjointe du blogueur emprisonné, et Veronika Tsepkalo, épouse d’un autre candidat forcé à l’exil, l’ancien diplomate Valeri Tsepkalo, qui a su déstabiliser le dictateur. C’est elle aussi qui fut à l’initiative de l’union de ces trois forces d’opposition autour de Svetlana Tsikhanovskaïa. Ainsi épaulée, la mère de famille simple et réservée s’est muée en égérie des manifestants parvenant à galvaniser les foules avec pour seul programme politique de mettre fin au règne d’Alexandre Loukachenko.
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