En Belgique, une nouvelle première ministre face à une situation plus complexe que jamais

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La libérale Sophie Wilmès va succéder à Charles Michel, futur président du Conseil européen, et n’exercera sans doute qu’un intérim dans l’attente de la formation d’un gouvernement fédéral.

Par Publié aujourd’hui à 12h03

Temps de Lecture 3 min.

Encore peu connue sur la scène nationale, Sophie Wilmès, 44 ans, membre du Mouvement réformateur, la formation libérale à laquelle appartient aussi Charles Michel, n’exercera sans doute qu’un intérim, en l’attente de la formation d’un gouvernement fédéral.
Encore peu connue sur la scène nationale, Sophie Wilmès, 44 ans, membre du Mouvement réformateur, la formation libérale à laquelle appartient aussi Charles Michel, n’exercera sans doute qu’un intérim, en l’attente de la formation d’un gouvernement fédéral. DIRK WAEM / AFP

Cela ne s’est jamais produit depuis 1830, année de la naissance du royaume : la Belgique aura bientôt une première ministre. Sophie Wilmès, actuelle ministre du budget et de la fonction publique dans le gouvernement fédéral, succédera prochainement à Charles Michel, qui entend se préparer pleinement à la fonction de président du Conseil européen, qu’il exercera à partir du 1er décembre, comme il l’a déclaré le 25 octobre.

Encore peu connue sur la scène nationale, Mme Wilmès, 44 ans, membre du Mouvement réformateur (MR), la formation libérale à laquelle appartient aussi M. Michel, n’exercera sans doute qu’un intérim, en l’attente de la formation d’un gouvernement fédéral. Etant donné le blocage qui prévaut depuis les élections législatives du 26 mai, son mandat à la tête du gouvernement d’affaires courantes pourrait toutefois durer quelques semaines, voire quelques mois.

Jusqu’ici, les deux grands partis qui devraient former l’ossature d’une coalition, l’Alliance néoflamande (N-VA) et le Parti socialiste francophone ne sont, en effet, toujours pas parvenus à ébaucher une discussion. Bart De Wever, le leader des nationalistes flamands, a bien esquissé un rapprochement avec le PS après l’avoir invectivé durant plusieurs années mais son programme économique, social et institutionnel paraît toujours très éloigné de celui du parti francophone, désormais dirigé par Paul Magnette. Et chacun se souvient des paroles de ce dernier qui a estimé que les socialistes n’avaient « rien en commun » avec le premier parti de Flandre.

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« Dérapage significatif » du budget selon la Commission européenne

Diplômée en communication et en gestion financière, Mme Wilmès est devenue ministre en 2015, après avoir exercé des mandats locaux et avoir été élue députée en 2014 seulement. Elle ne disposait d’aucune expérience au niveau fédéral mais avait la confiance de M. Michel, qui lui a octroyé le portefeuille du budget. A la tête de ce département, elle n’a pas accompli de miracles : la dette publique du pays a, certes, été ramenée sous le seuil symbolique des 100 % du produit intérieur mais le pays est toujours ciblé par la Commission européenne.

Il y a quelques jours le gouvernement a fait l’objet d’une nouvelle mise en garde et il a été invité à soumettre un budget « conforme aux règles ». La Commission évoque un « dérapage significatif » pour 2019 et 2020 alors que, selon les estimations, le déficit budgétaire s’accroît de 5 millions d’euros par jour en raison de l’absence d’un gouvernement de plein exercice, à même de procéder aux corrections nécessaires.

Est-ce l’ampleur de cet enjeu, l’absence de perspectives pour sortir de la crise, ou le risque de nouvelles tensions institutionnelles à la faveur de la progression des partis séparatistes en Flandre qui dissuade les responsables du pays ? Toujours est-il que M. Michel n’est pas le seul à abandonner la vie politique belge. Le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, également libéral francophone, deviendra bientôt commissaire européen à la justice. De son côté, Kris Peeters, vice-premier ministre de l’économie et de l’emploi, est devenu député européen.

Les négociations piétinent

Quant à Jan Jambon, vice-premier ministre et ministre de l’intérieur N-VA jusqu’en décembre 2018, il a pris la tête du gouvernement régional flamand quand son parti a quitté la coalition fédérale. Alors que, durant la campagne électorale, sa formation le présentait comme son candidat au poste de premier ministre fédéral. Au total, 11 des 18 ministres du gouvernement mis en place en 2014 ont disparu de la scène.

La « transition fluide et responsable » promise, vendredi 25 octobre, par M. Michel ressemble donc plutôt des à un constat d’impuissance et Mme Wilmès se retrouve à la tête d’une coalition très affaiblie, privée d’une majorité à la Chambre des députés. Après l’échec d’une première mission « d’information » confiée, dès la fin mai, à deux hauts responsables par le roi Philippe, deux autres personnalités, Geert Bourgeois (N-VA) et Rudy Demotte (PS) sont à pied d’œuvre pour ébaucher un rapprochement entre leurs deux formations. Ils doivent faire rapport au roi au début du mois de novembre mais semblent piétiner. Un échec de cette nouvelle mission pourrait entraîner un retour aux urnes.

Carl Devos, politologue à l’université de Gand, résumait de manière cinglante, samedi 26 octobre, la situation dans le journal De Morgen :

« Le pouvoir fédéral a triste allure, la formation d’une coalition est totalement sans espoir, les chiffres du budget sont abominables, le gouvernement d’affaires courantes ne prend plus aucune initiative. Cela rayonne sur M. Michel, qui, hélas, ne restera pas dans l’histoire comme un grand premier ministre. »

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