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La crise due au coronavirus avait toutes les chances d’aggraver un peu plus la situation chaotique de la Belgique, pays sans gouvernement de plein exercice, conduit depuis décembre 2019 par une coalition ultraminoritaire. Elle l’aura finalement mise entre parenthèses : l’équipe dirigée par la libérale francophone Sophie Wilmès dispose de « pouvoirs spéciaux » au moins jusqu’en juin et du soutien de six partis d’opposition. Un septième, l’Alliance néoflamande (N-VA, nationaliste), a appuyé mollement les initiatives de Mme Wilmès, tout en lui refusant sa confiance au Parlement.
Si « l’union nationale », prônée par la première femme à la tête du gouvernement de l’histoire du royaume, sera sans doute de courte durée, elle aura en tout cas fait émerger une personnalité quasi inconnue. Fille d’un haut fonctionnaire, diplômée en communication et marketing, Sophie Wilmès, 45 ans, affirmait dans sa jeunesse que la chose publique l’ennuyait. Elle maintient aujourd’hui qu’elle n’a aucun plan de carrière.
Devenue députée en 2014, puis ministre du budget en 2015, elle est sortie de l’anonymat à la fin de 2019, quand Charles Michel est devenu président du Conseil européen. Aux yeux de certains, la quadragénaire ne serait qu’une intérimaire, chargée d’expédier les affaires courantes dans l’attente d’une « vraie » personnalité. Quelqu’un qui soit capable de rassembler un tant soit peu les Flamands et Wallons, de freiner un inquiétant dérapage budgétaire et de préparer une énième réforme institutionnelle pour assurer la survie du pays.
Discours « posé, calme, empathique »
Une évidence, celle du coronavirus, s’est toutefois imposée. Et, avec elle, la figure d’une dirigeante qui tenait un discours « posé, calme, empathique, plein de responsabilité, en un mot comme en cent, juste », commentait Bertrand Henne, un chroniqueur de la RTBF à la dent parfois dure. Mais qui, cette fois, opposait l’attitude de l’intéressée à celle d’Emmanuel Macron « prenant un certain plaisir à enfiler un costume de chef de guerre ». Elle a parlé comme « la mère de la nation », osait, sur les ondes de la radio publique néerlandophone VRT, un autre journaliste.
En quelques heures, l’« intérimaire » trouvait donc soudain un autre statut et s’imposait comme l’une des rares personnalités capables de rassurer l’opinion et de gérer une situation exceptionnelle. Trouvant soudain de quoi positiver un peu, la presse saluait son indépendance d’esprit et « son refus de se laisser enfermer dans des catégories » (La Libre Belgique) comme « son rejet des petites phrases vicieuses et des interviews ricanantes » (De Standaard).
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