En Belgique, la Flandre a du mal à se détacher de son passé nazi

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Le fort de Breendonk près d’Anvers en Belgique, en 2015.
Le fort de Breendonk près d’Anvers en Belgique, en 2015. WIKIMEDIA COMMONS

LETTRE DU BENELUX

Puers Saint-Amand, son golf, sa célèbre bière Duvel, son camp de concentration. Cette municipalité proche d’Anvers regroupe, en effet, la localité de Breendonk et son fort, un lieu où, de 1940 à 1944, les forces d’occupation nazies installèrent un centre de torture, d’exécution et de transit vers les camps de la mort. Le Mémorial de Breendonk est l’un des deux grands lieux de mémoire de la Belgique, avec la Caserne Dossin, à Malines.

Mémoire un peu souillée, toutefois : il aura fallu attendre janvier 2020 pour que le conseil municipal de Puers débaptise l’une de ses rues, affublées du patronyme d’un collaborateur et thuriféraire du régime nazi, Cyriel Verschaeve. Lundi 27 janvier, les élus locaux ont trouvé qu’alors même qu’on célébrait le 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau il était peut-être temps de gommer le patronyme du prêtre et écrivain qui fut un zélé propagandiste de l’idéologie du Reich.

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Le bourgmestre, Koen Van den Heuvel, un chrétien-démocrate, a clos un débat qui aura duré dix ans en jugeant qu’étant donné « le climat politique » en Flandre, marqué par « la montée du radicalisme et de l’extrémisme » il était temps d’ôter des plaques de rue et des mémoires le nom d’un homme qui, jusqu’au bout, aura adhéré au nazisme.

Un « climat » qui explique sans doute pourquoi, au lieu de scandaliser par son côté tardif, le propos du maire est jugé courageux. Durant sept décennies, la proximité d’une rue honorant un nazi et d’un camp où moururent 303 juifs et résistants – 1 741 périrent en déportation – ne fut, apparemment, pas jugé suffisamment choquant pour hâter la décision des autorités.

Très sombre passé

Deux partis qui siègent dans l’opposition à Puers, les nationalistes de l’Alliance néoflamande (N-VA) et les extrémistes de droite du Vlaams Belang (VB), se sont d’ailleurs opposés à la décision de la municipalité. « Pour des raisons pratiques, parce que les habitants n’ont pas été consultés », a expliqué le représentant local de la N-VA. Il critiquait notamment l’obligation faite aux citoyens de faire modifier leur carte d’identité, leur passeport ou les documents de leur entreprise.

Une tentative évidente, pour l’élu N-VA, de se démarquer de ses rivaux d’extrême droite du VB, héritiers du vieux courant radical flamingant. Karl Dillen, le fondateur du Vlaams Blok (ancêtre du Vlaams Belang) participa ainsi, en 1951, en Suède, à un congrès censé relancer une « Internationale noire » et le courant nazi en Europe. Il fut aussi le traducteur du négationniste Maurice Bardèche, auteur de Nuremberg ou La Terre promise.

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