En Australie, mini-remaniement du gouvernement sur fond de scandales sexuels

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Le premier ministre australien, Scott Morrison, le 10 février 2020, à Canberra.

La situation était devenue intenable. Face à la multiplication des révélations sordides sur le traitement dégradant, voire criminel, de femmes par des responsables politiques australiens et des employés gouvernementaux, dont plusieurs membres de la majorité parlementaire, le premier ministre conservateur, Scott Morrison, ne pouvait plus se contenter de dire son « dégoût ». Ni même de lancer des enquêtes internes ou de promettre du changement. Lundi 29 mars, il a annoncé un remaniement ministériel dans l’espoir de calmer la colère qui monte dans le pays.

Pour « bousculer ce qui doit être bousculé », le chef du gouvernement a d’abord promu cinq élues, déjà membres de son cabinet, à des portefeuilles clés, dont ceux de l’intérieur et de la justice. Avec sept ministres femmes sur vingt-trois, ce nouvel exécutif comptera « la plus forte représentation des femmes » de l’histoire australienne, a affirmé Scott Morrison. Toutes participeront, avec d’autres responsables, à un groupe de travail établi pour œuvrer à davantage d’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans la société.

Le premier ministre a surtout profité de ce remaniement pour pousser dans l’ombre deux poids lourds de son gouvernement empêtrés dans les scandales sexuels qui secouent le pays depuis près de six semaines. Linda Reynolds, d’abord, a perdu le portefeuille de la défense et hérite de celui des services gouvernementaux. Elle était accusée par Brittany Higgins – une ancienne conseillère, violée par l’un de ses collègues dans le bureau de la ministre, en mars 2019 – de l’avoir incitée à garder le silence. L’affaire avait été révélée mi-février. Depuis, Linda Reynolds était en congé maladie.

Deuxième responsable visé, Christian Porter, qui a été dépossédé de son titre d’attorney général (ministre de la justice) pour être rétrogradé au poste de ministre de l’industrie, des sciences et technologies. L’homme politique est soupçonné d’avoir violé, en 1988, une adolescente de 16 ans. Soutenu par le premier ministre au nom de la présomption d’innocence, il n’a cessé de nier ces allégations, rendues publiques fin février. La victime présumée s’est suicidée en 2020.

Les révélations de « Tom »

« Ce remaniement aurait pu représenter un geste fort de la part du chef du gouvernement s’il avait été au bout de sa démarche. Là, en maintenant Christian Porter au sein du cabinet, je doute qu’il parvienne à convaincre les Australiens du sérieux de sa volonté de réformer en profondeur le système », tranche la politiste Jill Sheppard, professeure à l’Université nationale australienne.

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