En Argentine, « le péronisme continuera à occuper le devant de la scène pendant au moins les dix années à venir »

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Alors que le mouvement créé par Juan Domingo Peron s’apprête à revenir au pouvoir lors des élections du 27 octobre, l’analyste politique Rosendo Fraga explique les raisons de sa résilience.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 19h00

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Cristina Kirchner, le 24 octobre à Mar del Plata.
Cristina Kirchner, le 24 octobre à Mar del Plata. Natacha Pisarenko / AP

Après quatre ans d’absence de la Casa Rosada, le palais présidentiel argentin, le péronisme devrait, sauf impondérable, revenir au pouvoir le 10 décembre. En présentant sa candidature à la vice-présidence du pays, derrière Alberto Fernandez pour le poste de président, l’ex-chef de l’Etat Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015) a réussi un exploit : celui de réunifier le péronisme.

Ce mouvement politique issu du général Juan Domingo Peron (président entre 1946 et 1955 puis de 1973 à sa mort en 1974) il y a près de trois quarts de siècle avait donné à la classe ouvrière une série de droits économiques et sociaux. Un mouvement capable d’accueillir en son sein la droite la plus néolibérale comme la gauche la plus radicale, et avec une capacité de cooptation phénoménale. Entre 1989 et 1999, le président péroniste Carlos Menem a par exemple appliqué des mesures d’austérité, d’endettement et de privatisations à l’opposé de ce que prônait Peron.

Lors de l’élection présidentielle de 2015, les péronistes s’étaient présentés divisés. La candidature de Sergio Massa face au poulain de Cristina Fernandez, Daniel Scioli, avait facilité la victoire de l’outsider Mauricio Macri, M. Massa ayant raflé 21 % des voix. Un scénario qui s’était répété lors des législatives de mi-mandat de 2017, remportées encore une fois par Proposition républicaine (PRO), le mouvement de Mauricio Macri.

Rosendo Fraga, analyste politique et directeur du centre d’études Nouvelle majorité, explique pourquoi le péronisme, qui célébrera en 2020 ses soixante-quinze ans d’existence, continue de dominer la vie politique argentine.

Vous avez dit un jour que la manœuvre politique de Cristina Fernandez de Kirchner, qui est « à la fois candidate et à la fois ne l’est pas », a été particulièrement habile. En quoi l’a-t-elle été ?

C’est la première fois que Mauricio Macri affronte un péronisme uni. Cristina Fernandez a appris la leçon des deux défaites de 2015 et 2017. Elle a toujours conservé un tiers des voix au niveau national, tout comme Macri, d’ailleurs. Mais un tiers, ce n’était pas suffisant pour gagner. Elle a donc fait alliance avec le secteur du péronisme dirigé par Sergio Massa, dont Alberto Fernandez était le chef de campagne en 2015. Avec leurs voix, elle atteint pratiquement 50 %. D’un autre côté, elle a désigné un candidat à la présidence plus consensuel, modéré et moins clivant qu’elle, se rétrogradant elle-même au rang de vice-présidente. Ça a été une stratégie brillantissime pour revenir au pouvoir, que personne n’avait anticipée.

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