« En Argentine, le FMI pensait que son intervention suffirait à rassurer les marchés. C’est tout le contraire qui s’est passé »

0
168

[ad_1]

Le dogmatisme du Fonds monétaire international s’est révélé contre-productif avec un retour à la case départ : le retour au contrôle des capitaux et les péronistes aux portes du pouvoir, explique dans sa chronique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 02h31 Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

L’aphorisme est sans doute aussi vieux que le système bancaire. « Si tu dois 100 euros à ta banque c’est ton problème. Si tu lui dois 100 milliards, cela devient le problème de la banque ». Alors que la crise de la dette argentine menace de devenir hors de contrôle, elle constitue déjà un grave souci pour le principal créancier, le Fonds monétaire international (FMI).

L’Argentine est aussi connue pour son tango que pour ses défauts de paiement. Le pays en compte déjà huit et a appelé vingt et une fois le FMI à la rescousse. Mais un neuvième serait embarrassant pour Christine Lagarde, sa directrice générale, alors qu’elle s’apprête à prendre les rênes de la Banque centrale européenne. « Elle a organisé les choses comme un fait accompli et le conseil n’a rien pu décider si ce n’est d’aller de l’avant. Elle a eu une attitude désinvolte », pestait récemment une source proche du dossier dans le Financial Times.

« C’était la seule option possible », se défend l’intéressée. « Il n’y avait personne d’autre à l’époque pour investir dans le processus de redressement que le gouvernement avait décidé d’engager, et étant donné le défi, nous devions voir grand. » La proximité entre le président argentin, Mauricio Macri, et Donald Trump, premier contributeur au budget du FMI en tant que président des Etats-Unis, a fait le reste.

Pour voir grand, le FMI a vu grand, en juin 2018, en octroyant à une Argentine aux abois un crédit de 50 milliards de dollars (environ 45 milliards d’euros), porté trois mois plus tard à 57 milliards, soit le plus gros prêt jamais accordé par l’institution. Celle-ci était en confiance : M. Macri, arrivé au pouvoir fin 2015, passait pour un bon élève, prêt à appliquer les recettes du consensus de Washington, ce corpus de mesures d’inspiration libérale appliquées aux économies en difficulté.

Inciter l’Argentine à se mettre aveuglément dans les mains des marchés internationaux s’est révélé désastreux

Dans le cas de l’Argentine, il s’agissait d’abord de supprimer le contrôle des capitaux. Ensuite, de mettre fin aux subventions publiques dans l’énergie, l’eau ou les transports, qui servaient d’amortisseur social dans un pays où le taux de pauvreté est de 32 %, mais qui, selon le FMI, perturbaient le bon fonctionnement de l’économie. Enfin, il était demandé au pays de substituer le financement du déficit public par la banque centrale au profit d’emprunts sur les marchés internationaux.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: