En Argentine, hausse exponentielle des « interruptions légales de grossesse »

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Le 9 août 2018, les sénateurs refusaient de voter l’IVG. Mais le débat a pris de l’ampleur et de plus en plus d’avortements sont pratiqués dans les cas exceptionnels prévus par la loi.

Par Publié aujourd’hui à 03h50

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Campagne de mobilisation pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse à Buenos Aires (Argentine), le 19 février.
Campagne de mobilisation pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse à Buenos Aires (Argentine), le 19 février. JUAN MABROMATA / AFP

Elles étaient des centaines de milliers, le 9 août 2018, pour réclamer devant le Congrès que les sénateurs votent la légalisation de l’avortement. En vain. A cinq voix près, le projet de loi était repoussé. « Sera ley ! » (« ce sera légal »), avaient alors scandé les manifestantes comme une incantation, estimant qu’il ne s’agissait que d’une question de temps pour que la loi soit finalement votée.

Un an après, les femmes ne peuvent toujours pas interrompre volontairement leur grossesse en Argentine. Et le sujet est absent de la campagne des élections présidentielle et législatives du 27 octobre. Pourtant, les mobilisations massives qui ont eu lieu tout au long de 2018 et les multiples débats autour du projet de loi ont eu un effet inattendu : l’augmentation exponentielle des avortements légaux permis par le code pénal.

La loi actuelle, qui date de 1921 et que le mouvement féministe voudrait élargir, dépénalise l’avortement dans deux situations : en cas de viol et en cas de danger pour la santé ou la vie de la femme enceinte. Mais il était pratiquement impossible, jusqu’à il y a peu, d’avoir recours à ce que l’on appelle une « interruption légale de grossesse » (ILG, à différencier de l’interruption volontaire, l’IVG), tant les médecins craignaient des procès. Les femmes, ignorantes de leurs droits, avortaient donc, mais dans la clandestinité. Les centres publics de santé pratiquaient très peu d’ILG.

« Machisme » au nord-ouest

Et c’est ce qui a changé après les débats et les manifestations de 2018. Dans la ville de Buenos Aires, selon les chiffres ses autorités sanitaires locales, le nombre d’ILG est passé de 91 en 2014 à 4 821 en 2018. Soit une augmentation de plus de… 5 200 %. Dans la province de Santa Fe, à 400 km au nord de la capitale, l’augmentation est de 2 800 % entre 2013 (76 ILG) et 2018 (2 138). Et cet accès accru à des avortements pratiqués dans de bonnes conditions sanitaires a eu une incidence sur la santé des femmes. A Santa Fe, en 2013, dans 80 % des cas il y avait des complications, alors que ce taux est tombé à 10 % en 2018.

Un autre indicateur est à prendre en compte. Il s’agit du nombre d’appels au numéro gratuit créé par le ministère de la santé concernant des ILG. Ce nombre a augmenté de 500 % entre le premier semestre de 2017 et le premier semestre de 2019, selon des chiffres obtenus par Le Monde auprès de ce centre d’appels. Entre 2017 et 2018, l’augmentation est de 150 % dans tout le pays.

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