En Allemagne, « une récession technique est tout à fait possible »

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Dans un entretien au « Monde », Claus Michelsen, directeur de la division politique économique à l’Institut DIW de Berlin, revient sur la situation conjoncturelle morose outre-Rhin.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 09h58, mis à jour à 10h16

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Un employé travaille sur une chaîne de production de Volkswagen, à Wolfsburg (nord de l’Allemagne), le 1er mars 2019.
Un employé travaille sur une chaîne de production de Volkswagen, à Wolfsburg (nord de l’Allemagne), le 1er mars 2019. JOHN MACDOUGALL / AFP

Claus Michelsen, spécialiste de la conjoncture à l’Institut allemand pour la recherche économique (DIW), sis à Berlin, confirme la morosité qui prévaut outre-Rhin. S’il observe que la consommation des ménages représente désormais 52 % du produit intérieur brut (PIB) et s’attend à un coup de pouce sur les retraites de la part du gouvernement d’Angela Merkel, l’économiste insiste également sur la nécessité, pour le pays, de se doter d’« une politique crédible d’investissements publics à long terme ».

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Quelle est votre prévision pour le second semestre en Allemagne ?

Nous pronostiquons, pour le troisième trimestre, une situation à nouveau tout à fait morose. Les commandes industrielles sont tombées très bas. Le secteur a encore suffisamment de réserve d’activité avec les commandes existantes, mais peu de nouvelles commandes arrivent. La demande est faible, tant dans la zone euro qu’en Asie orientale. La demande intérieure en Allemagne devrait rester vigoureuse, mais il n’est pas certain que cela suffise à éviter une contraction du PIB. Une récession technique [qui se définit par deux trimestres consécutifs de baisse] est donc tout à fait possible.

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Quelles répercussions les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ont-elles sur l’économie allemande ?

A première vue, ce conflit commercial pourrait profiter à l’économie européenne, car des biens et services échangés entre les Etats-Unis et la Chine sont visés par les droits de douane, ce qui augmente leur prix sur le marché. Cela confère un avantage aux produits européens, dont le coût devient comparativement moins élevé.

Cependant, les tensions actuelles posent beaucoup de problèmes, dans la mesure où la Chine est un partenaire commercial important de l’Allemagne, en particulier pour les machines-outils. La croissance de la production industrielle ralentissant en Chine, nous y exportons moins de ces machines. Mais le pire, c’est l’incertitude. Les entreprises ne savent plus comment ajuster leur stratégie. Et les décisions de Donald Trump sont si erratiques que personne ne sait si, une fois qu’il en aura fini avec la Chine, il ne s’en prendra pas ensuite à l’Inde ou à l’Europe.

La Commission européenne a abaissé sa prévision de croissance pour 2019 et 2020 dans la zone euro. Quels effets attendez-vous pour l’Allemagne ?

L’Allemagne est l’un des moteurs économiques de l’Union monétaire. Quand les choses vont moins bien chez nous, cela affecte directement l’économie d’un certain nombre de pays membres. Il y a bien sûr des économies nationales qui se portent encore bien au sein de la zone euro, comme par exemple celle de l’Espagne. Mais celles-ci aussi risquent de voir leur croissance freinée par le tassement général de l’ensemble de la zone euro, qui est une région économiquement très intégrée. Ce ralentissement conjoncturel européen pourrait assombrir encore le tableau en Allemagne. Nous entrons dans une zone d’incertitudes qui peut durer et dégénérer en un marasme économique prolongé.

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