En Allemagne, un néonazi jugé pour la mort du préfet de Kassel

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Stephan Ernst, accusé d’avoir tué le préfet de Kassel Walter Lübcke, le 16 juin avec son avocat à Francfort pour l’ouverture de son procès.

C’était il y a un an. Dans la nuit du 2 juin 2019, Walter Lübcke était retrouvé mort d’une balle dans la tête sur la terrasse de sa maison à Kassel (Hesse), chef-lieu de l’arrondissement dont cet homme de 65 ans était le préfet, près de Francfort. Deux semaines plus tard, un suspect était interpellé. Ancien membre du parti néonazi NPD, déjà condamné à six ans de prison pour avoir fait exploser une bombe devant un foyer de demandeurs d’asile en 1993, Stephan Ernst passa d’abord aux aveux avant de se rétracter et d’accuser un de ses camarades, sans convaincre les enquêteurs. Le choc fut immense : pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un représentant de l’Etat était assassiné par un activiste d’extrême droite en Allemagne.

Mardi 16 juin, le procès de Stephan Ernst s’est ouvert devant le tribunal supérieur régional (Oberlandesgericht) de Francfort. Largement occupée par la lecture de l’acte d’accusation, cette première audience avait pour but de poser le décor, en revenant notamment sur ce 14 octobre 2015 où, selon le procureur, Stephan Ernst commença à nourrir pour Walter Lübcke une haine obsessionnelle qui allait le conduire, quatre ans plus tard, à l’abattre à son domicile.

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14 octobre 2015. Ce soir-là, le préfet Lübcke tient une réunion publique à Lohfelden, près de Kassel. En pleine crise des réfugiés, cet ancien élu régional, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Angela Merkel, s’efforce de mettre en œuvre, sur le terrain, la politique d’accueil des réfugiés décidée par la chancelière allemande. « Wir schaffen das » (« nous y arriverons »), a déclaré celle-ci, un mois plus tôt. Concrètement, cela passe notamment par l’installation de foyers de réfugiés un peu partout dans le pays, et en particulier dans la bourgade de Lohfelden, ce qu’est venu expliquer Walter Lübcke à ses concitoyens.

« Meurtre planifié »

Mais la réunion, ce soir-là, se déroule dans une atmosphère particulièrement tendue. Parmi les 800 personnes présentes dans la salle, quelques sympathisants de Kagida, la branche locale du mouvement islamophobe Pegida, fondé dans la Saxe un an plus tôt, jouent les perturbateurs. Stephan Ernst est parmi eux. Depuis la tribune, M. Lübcke leur répond en évoquant les « valeurs » de l’Allemagne, et déclare : « Ceux qui ne partagent pas ces valeurs peuvent quitter le pays. »

Filmé et posté sur les réseaux sociaux, l’échange est largement relayé sur les sites d’extrême droite, où M. Lübcke devient l’incarnation du « traître à la patrie ». Trois mois plus tard, Stephan Ernst attaque au couteau un réfugié irakien, grièvement blessé. Mais autant que les migrants, c’est ceux qui les accueillent qu’il poursuit de sa rage. A commencer par Lübcke, qu’il se serait promis de « pendre » après avoir assisté à la réunion du 14 octobre 2015, selon le témoignage de Markus Hartmann, son complice présumé, qui comparaît à ses côtés devant le tribunal de Francfort.

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