En Allemagne, l’extrême droite à la peine

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Manifestation des membres de l’AfD, à Magdebourg en Saxe-Anhalt, 29 avril.
Manifestation des membres de l’AfD, à Magdebourg en Saxe-Anhalt, 29 avril. Klaus-Dietmar Gabbert / dpa via AFP

Face à la scène aux couleurs du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parterre de 20 m sur 40 a été réservé pour le public. A l’intérieur de cet espace délimité par des barrières métalliques, des autocollants ont été disposés tous les 2 m, afin que chacun respecte les règles de distanciation sociale. Mais ce mercredi 29 avril, sur la grande place de Magdebourg (Saxe-Anhalt) où l’AfD a appelé ses partisans à protester contre les mesures de confinement mises en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, seule une poignée d’entre eux assistera au meeting dans le quadrilatère prévu à cet effet.

La majorité des participants, un peu plus de 200 personnes au total, choisira de rester derrière les barrières. Là où il n’y a pas de marquage au sol. Là où on n’est pas obligé de « s’aligner comme des soldats », explique une jeune femme. Là où on peut « garder sa liberté de mouvement sans être parqué comme du bétail », complète son petit ami.

La liberté. C’est précisément au nom de cette valeur que l’AfD, ce 29 avril, affirme avoir organisé cette réunion publique. « Depuis quelques semaines, toutes nos libertés se sont réduites comme peau de chagrin. On ne peut plus circuler comme on veut, on ne peut plus se réunir avec qui on veut. Ce sont là des atteintes sans précédent à nos libertés, et tout ça sans la moindre raison quand on connaît la gravité très relative du virus », explique au Monde Oliver Kirchner, chef de file des députés d’extrême droite au Parlement de Saxe-Anhalt, juste avant le début du meeting.

A la tribune, pendant une heure et demie, les orateurs se relaieront pour étayer cette thèse. A l’instar de Robert Farle, secrétaire général du groupe AfD à l’assemblée de Saxe-Anhalt, un des Länder où ce parti réalise ses plus gros scores, bien au-delà de 20 %. Pour lui, le Covid-19 n’est « pas plus grave qu’une grippe ordinaire ». Vêtu de noir de la tête aux pieds, du blouson à la casquette en passant par les lunettes aux verres fumés, cet ancien communiste passé à l’extrême droite ne cache pas son incompréhension : « En 2018, la grippe a fait 25 000 morts en Allemagne et il ne s’est rien passé. Cette année, alors que nous avons 6 000 morts à cause du coronavirus, le gouvernement nous prive de nos libertés et met notre économie à l’arrêt. On marche sur la tête ! »

Position maximaliste

Membre du Bundestag, Martin Reichardt partage cet avis. « A cause des décisions prises par le gouvernement, des dizaines de milliers de petits entrepreneurs ne peuvent plus travailler et sont aujourd’hui obligées de lutter pour leur survie. Et quand on ose soulever le problème, Mme Merkel s’indigne en dénonçant des “orgies de discussions” qui n’ont pas lieu d’être », explique à la tribune cet ancien officier de la Bundeswehr, citant une expression de la chancelière allemande rapportée par la presse quelques jours plus tôt et surexploitée par ses adversaires.

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