En Allemagne, le discours de Macron sur la dissuasion nucléaire est accueilli par un prudent silence

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Emmanuel Macron a exhortés les nations européennes à promouvoir un « programme international de maîtrise des armements », à Paris, le 7 février.
Emmanuel Macron a exhortés les nations européennes à promouvoir un « programme international de maîtrise des armements », à Paris, le 7 février. FRANCOIS MORI / AFP

Ces derniers mois, Emmanuel Macron n’a pas hésité à bousculer certains fondamentaux géostratégiques chers aux Allemands. Par exemple quand il a évoqué la « mort cérébrale » de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) dans une interview à l’hebdomadaire britannique The Economist, en novembre 2019, une expression qui a provoqué un tollé outre-Rhin, où l’Alliance atlantique est considérée comme un pilier de la sécurité nationale.

Vendredi 7 février, c’est un ton beaucoup plus mesuré que le président français a choisi d’adopter dans le discours sur la dissuasion nucléaire qu’il a prononcé à l’Ecole de guerre, à Paris, comme s’il avait voulu profiter de l’occasion pour rassurer ses partenaires allemands quelque peu déroutés par certaines de ses sorties récentes.

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« Je souhaite que se développe un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective », a déclaré le chef de l’Etat.

« Les Européens doivent saisir cette proposition », explique au Monde le député Johann Wadephul, vice-président du groupe conservateur (CDU-CSU) au Bundestag. « Macron insiste avec raison sur la dimension européenne de la dissuasion nucléaire française », se félicite ce spécialiste des questions de défense, même si la proposition du chef de l’Etat ne va pas aussi loin que ce que lui-même avait proposé, en début de semaine, dans le Tagesspiegel : le placement de l’arsenal nucléaire français « sous commandement commun de l’OTAN ou de l’Union européenne [UE] ».

Main tendue

« Contrairement à ce qu’il fait parfois, Macron a prononcé un discours classique et modéré. L’appel au dialogue stratégique est suffisamment général pour ne pas heurter les Allemands, de même que son insistance sur la maîtrise des armements, qui est elle aussi de nature à les rassurer », observe Ulrich Kühn, de l’Institut de recherche sur la paix et la politique de sécurité à l’université de Hambourg.

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Dans une Allemagne qui reste marquée par le souvenir de certains épisodes de la guerre froide, comme la « crise des euromissiles » du début des années 1980, les références aux « questionnements moraux » soulevés par les questions nucléaires n’ont pas échappé aux observateurs. « Le fait que Macron ait parlé de la dimension éthique du débat ne peut qu’être bien perçu en Allemagne. Si l’on ajoute à cela son appel au dialogue et le ton très respectueux qu’il a adopté vis-à-vis de l’OTAN, on sent de sa part une vraie volonté de tendre la main aux Allemands », estime Claudia Major, chercheuse à l’Institut allemand de politique internationale et de sécurité (SWP).

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