En Allemagne, l’AfD minée par ses crises internes

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Christian Lüth, l’ex-porte-parole du groupe Alternative pour l’Allemagne (AfD, extrême droite) du Bundestag, le 15 octobre 2018 lors d’une conférence à Berlin.

La scène se passe le 23 février dans un bar de Berlin. Christian Lüth, porte-parole du groupe Alternative pour l’Allemagne (AfD, extrême droite) du Bundestag, discute avec une jeune activiste de la mouvance identitaire, connue sur les réseaux sociaux sous le nom de Lisa Licentia. « Plus ça va mal en Allemagne, meilleur c’est pour l’AfD », lui déclare-t-il, avant de prendre l’exemple des migrants qui, selon lui, devraient être plus nombreux en Allemagne. « Comme ça, l’AfD ira encore mieux. De toute façon, on pourra toujours ensuite les abattre ou les gazer, ou comme tu voudras, moi ça m’est égal », explique-t-il.

Ce soir-là, M. Lüth ignorait qu’il était filmé en caméra cachée, et que son interlocutrice collaborait en fait avec un journaliste qui préparait un documentaire sur l’extrême droite allemande. Celui-ci a été diffusé, lundi 28 septembre, sur la chaîne Pro 7. A l’écran, on ne voyait pas le visage de M. Lüth, dont le nom n’était pas mentionné, mais tout le monde l’a identifié au point que l’AfD a immédiatement annoncé son licenciement. Injoignable pendant trois jours, l’intéressé a fini par reconnaître, jeudi, qu’il s’agissait bien de lui, qualifiant ses propos d’« odieux et inexcusables ».

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Très commentée dans la presse depuis le début de la semaine, l’affaire suscite également un vif émoi au sein du parti d’extrême droite. Plusieurs cadres importants, dont les présidents des fédérations de Berlin et de Rhénanie-Palatinat, reprochent à la direction nationale de l’AfD d’avoir trop longtemps ménagé M. Lüth. Il y a plusieurs mois, dans une boucle de messagerie interne, celui-ci s’était en effet déjà décrit comme un « fasciste » fier de ses origines « aryennes ». Révélés par l’hebdomadaire Die Zeit, ces propos lui avaient valu, en avril, d’être suspendu de ses fonctions de porte-parole du groupe. Mais il en était resté salarié. Et il le serait sans doute resté sans le documentaire diffusé lundi à la télévision.

Ambiance délétère dans le parti

Pour l’AfD, cette affaire est d’autant plus embarrassante qu’elle s’ajoute à d’autres qui, ces dernières semaines, ont mis en lumière l’ambiance délétère qui règne dans le parti. C’est le cas dans le Schleswig-Holstein, dans le nord de l’Allemagne, où le président du groupe AfD à l’Assemblée régionale a annoncé, le 25 septembre, qu’il rendait sa carte de militant « à cause de l’influence grandissante des forces national-populistes et des départs de plus en plus nombreux d’adhérents conservateurs modérés ». Conséquence de sa démission : les députés AfD ne sont plus que trois à l’Assemblée régionale, ce qui n’est plus suffisant pour former un groupe.

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