« En Allemagne, la politique de lutte contre l’extrême droite est largement débattue »

0
158

[ad_1]

L’attaque contre une synagogue à Halle, le 9 octobre, a rouvert les débats outre-Rhin sur les carences de la politique de lutte contre l’extrême droite, plus préventive que répressive. Des débats nourris et constructifs dont la France pourrait s’inspirer, estime la politiste Bénédicte Laumond dans une tribune au « Monde ».

Publié le 15 octobre 2019 à 00h15 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Les manifestants brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire « Ça suffit », le 13 octobre, sur la place Bebelplatz, au centre de Berlin.
Les manifestants brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire « Ça suffit », le 13 octobre, sur la place Bebelplatz, au centre de Berlin. AXEL SCHMIDT / AFP

Le 9 octobre, dans la ville allemande de Halle (Saxe-Anhalt), un homme s’est attaqué à une synagogue dans le but d’assassiner des membres de la communauté juive. Ne parvenant à pénétrer dans celle-ci, il a tué deux personnes, l’une d’entre elles dans un restaurant de kebab. Dans un manifeste, le terroriste explique vouloir s’en prendre aux juifs en priorité mais aussi aux musulmans et aux militants de gauche.

Le terrorisme d’extrême droite n’est pas un phénomène récent en Allemagne : en 1980, une attaque à la bombe perpétrée par un néonazi fait douze victimes et des centaines de blessés durant l’Oktoberfest. Le Mouvement clandestin national-socialiste (NSU), qui a assassiné dix personnes dont neuf issues de l’immigration depuis 1999, est démantelé en 2011. En juin 2019, le chrétien-démocrate, Walter Lübcke, favorable à l’accueil des réfugiés, a également été assassiné par un néonazi.

L’attentat de Halle, dont le caractère antisémite et la motivation entretenue par une idéologie d’extrême droite ont rapidement été retenus par le procureur fédéral chargé de l’affaire, témoigne à nouveau du caractère violent de l’extrême droite allemande. Contrairement à la France, l’Allemagne a longtemps été marquée par l’absence d’un fort parti d’extrême droite et la présence d’une importante sous-culture d’extrême droite (25 000 personnes en 2019 dont certaines évoluent dans l’illégalité – 500 extrémistes de droite sont activement recherchés par la police).

Un paradoxe allemand ?

Le cas allemand peut sembler singulier et paradoxal : alors que ce pays est doté d’une des politiques publiques les plus développées contre l’extrémisme de droite, il continue d’être touché par des attentats motivés par cette idéologie.

Or ce que la séquence actuelle laisse peu apercevoir est l’évolution de la lutte contre l’extrémisme politique outre-Rhin. Dès les années 1990, les orientations de cette politique caractérisée par une approche répressive, principalement orientée contre l’extrémisme de gauche, ont été remises en cause. Durant cette décennie, des initiatives de prévention ont émergé au sein de la société civile pour lutter contre l’extrémisme de droite en priorité.

Progressivement, celles-ci ont pu profiter de fonds publics pour bâtir des projets durables tout en se professionnalisant. Désormais de nombreux acteurs associatifs disposent d’une réelle expertise et d’un fort potentiel de mobilisation devant la résurgence de violences d’extrême droite.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: