En Algérie, manifestation anti-élection à Alger à 24 heures de la présidentielle

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Un carton rouge brandi en signe de refus de la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre à Alger, le 10 décembre 2019.
Un carton rouge brandi en signe de refus de la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre à Alger, le 10 décembre 2019. RYAD KRAMDI / AFP

Plusieurs milliers de personnes défilent mercredi 11 décembre à Alger, à l’appel des réseaux sociaux et à moins de 24 heures du scrutin, contre la tenue de la présidentielle en Algérie massivement rejetée, a constaté une journaliste de l’AFP. Les manifestants se sont rassemblés sur la place du 11-Décembre-1960, dans le quartier de Belouizdad (ex-Belcourt), en ce jour anniversaire du déclenchement des grandes manifestations de décembre 1960 contre le pouvoir colonial français, parties notamment de ce quartier d’Alger et qui s’étaient propagées durant une semaine à travers l’Algérie.

Ils ont ensuite pris la direction de la Grande Poste, à 4 kilomètres de là, lieu traditionnel de rassemblement au cœur d’Alger du Hirak, le « mouvement » populaire de contestation du régime, né le 22 février. « Mackache l’vote » (« Pas de vote ») scandent notamment les manifestants, brandissant des cartons rouges en signe de refus de la tenue de la présidentielle. Celle-ci est prévue jeudi pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint en avril à la démission par la contestation, après vingt ans de pouvoir.

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Le Hirak exige depuis le démantèlement total du « système » politique en place depuis l’indépendance en 1962 et refuse qu’il organise un scrutin perçu comme une manœuvre devant lui permettre de se régénérer. « Pas de marche arrière, le pouvoir à la fourrière », chantent-ils également, conspuant le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et incarnation du haut commandement militaire qui assume ouvertement la réalité du pouvoir depuis le départ de M. Bouteflika.

Bloqués par des cordons de policiers en tenue anti-émeutes, les manifestants ont quitté l’axe principal menant à la Grande Poste pour contourner le dispositif à travers les ruelles. Toute manifestation est légalement interdite à Alger depuis 2001 et, depuis février, la police ne tolère que les cortèges hebdomadaires du Hirak le vendredi et ceux des étudiants le mardi.

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