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L’Algérie connaît désormais le nom de son nouveau premier ministre. Deux semaines après son élection à la tête du pays, le président Abdelmadjid Tebboune a nommé, samedi 28 décembre, Abdelaziz Djerad comme chef de l’exécutif. Cet universitaire de 65 ans, ancien diplomate, a « été chargé de constituer un nouveau gouvernement », a précisé la télévision publique.
Cette nomination intervient après un scrutin présidentiel largement boudé par les Algériens, avec 60 % de participation seulement. Surtout, le puissant mouvement de contestation Hirak, qui secoue le pays depuis le 22 février, avait appelé à déserter les isoloirs, qualifiant l’élection de mascarade.
« Un grand défi pour regagner la confiance »
« Nous devons travailler avec toutes les compétences nationales et les cadres du pays, les citoyennes et les citoyens, afin de sortir de cette étape difficile, et faire face à des défis économiques et sociaux », a déclaré samedi M. Djerad, à la suite de sa rencontre avec le président Tebboune. « Nous sommes devant un grand défi pour regagner la confiance » du peuple, a-t-il ajouté.
Cette tâche s’annonce pour le moins délicate. M. Djerad va notamment devoir constituer, dans un délai non précisé, un gouvernement à même de mettre en place les nouveaux instruments de gouvernance visant à jeter les bases de la nouvelle République promise par M. Tebboune.
Technocrate reconnu
A son crédit, Abdelaziz Djerad est un académicien reconnu par ses pairs qui dispose d’une solide connaissance des affaires internationales et de la haute administration algérienne. Diplômé de la faculté des sciences politiques d’Alger et docteur d’Etat de l’université Paris X-Nanterre, le nouveau premier ministre est déjà familier des rouages de l’Etat algérien. Entre 1993 et 1995, il a notamment exercé comme secrétaire général de la présidence de la République, puis comme secrétaire général du ministère des affaires étrangères entre 2001 et 2003, lors du premier mandat d’Abdelaziz Bouteflika. L’homme a aussi été directeur de l’Ecole nationale d’administration (ENA) d’Alger, de 1989 à 1992.
Produit de l’école algérienne, sans attaches partisanes connues, le profil de ce technocrate enlève un argument majeur aux détracteurs du pouvoir, à qui il est reproché de marginaliser les compétences. Mais, dans le même temps, le mouvement de contestation s’est jusqu’ici montré intransigeant sur sa volonté de voir partir l’ensemble des personnalités ayant occupé le pouvoir ces dernières décennies. Bien qu’ayant obtenu en avril la démission du président Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, le Hirak a poursuivi sa mobilisation au fil des mois, en exigeant le départ de l’ensemble du « système » dirigeant l’Algérie.
Vendredi, des dizaines de milliers de personnes ont à nouveau participé à la manifestation hebdomadaire dans les rues d’Alger. C’était la première marche depuis le décès le 23 décembre du général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major des armées, qui avait de fait dirigé le pays ces derniers mois.
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