En Algérie, les manifestants s’interrogent sur la suite de la mobilisation

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Lors d’une manifestation antigouvernementale à Alger, le 12 décembre 2019.
Lors d’une manifestation antigouvernementale à Alger, le 12 décembre 2019. STRINGER / AFP

Assia* a posé une pile de documents sur la table du salon. Cette trentenaire qui vit à Oran, la deuxième ville d’Algérie, s’apprête à lancer son entreprise, créée avec son conjoint, après huit mois de chômage. « Vendredi, j’étais trop fatiguée pour manifester. Je me suis accordé une pause », dit-elle dans un souffle. Le mois de décembre a été éprouvant pour la jeune femme, qui a participé à presque toutes les manifestations du vendredi depuis le début du mouvement de protestation, en février 2019, avec son amie Sofia*, une trentenaire active dans le milieu associatif oranais.

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Le jeudi 12 décembre, jour de l’élection présidentielle, ainsi que le lendemain, les jeunes femmes et leurs amis ont voulu manifester. Mais les forces de l’ordre, assistées de brigades d’intervention spéciales, ont empêché les rassemblements à Oran, poursuivi les manifestants dans les rues et procédé à des arrestations et à des interrogatoires musclés dans les commissariats. Les vidéos et les témoignages publiés sur les réseaux sociaux ont provoqué beaucoup d’émoi. « On croyait qu’on était tous pareils, mais j’ai découvert que plein de gens nous en veulent », explique Assia. Dans leur groupe d’amis, l’élection d’Abdelmadjid Tebboune a provoqué une fracture. « Ceux qui ne venaient jamais manifester, au mieux ils se moquent de nous, au pire ils nous insultent », ajoute Sofia.

Pressions administratives et judiciaires

Pour elles, rien n’a vraiment changé malgré les changements institutionnels, les promesses de réformes, le décès du chef d’état-major et homme fort du pays Ahmed Gaïd Salah, le 23 décembre, et la libération provisoire de plusieurs dizaines de manifestants dans les jours suivants. « Ahmed Gaïd Salah était l’homme d’un système qui donne les pleins pouvoirs à l’armée, sans garde-fou. La libération des détenus montre que la justice n’est pas libre. Le combat doit continuer », estime Assia, qui a participé à la manifestation du vendredi 27 décembre au cours de laquelle des participants ont été frappés et insultés par plusieurs dizaines de personnes scandant des slogans favorables à l’armée et au chef d’état-major.

« Cela me conforte dans l’idée que manifester le vendredi n’est plus suffisant, analyse-t-elle. Il faut qu’on s’organise, mais je n’arrive pas à savoir ce que je dois faire. Je sens que j’ai besoin d’être aidée par des personnes plus expérimentées que moi. Se réunir, discuter et confronter nos idées, je pense que ce serait un grand pas et que cela ferait évoluer les choses. »

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