En Algérie, la lettre de la joueuse de tennis Ines Ibbou fait réagir les autorités

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Ines Ibbou, à 14 ans, en 2013, en compagnie de son coach de l’époque, Midoun Zine-el-Abidine.
Ines Ibbou, à 14 ans, en 2013, en compagnie de son coach de l’époque, Midoun Zine-el-Abidine. YASSINE KHIRI / AFP

La vidéo a été vue des centaines de milliers de fois. Et elle a fait réagir des stars du sport, comme la tenniswoman Venus Williams, le joueur de l’équipe national algérienne de football Adlène Gedioura et même le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

On y voit Ines Ibbou, 21 ans, Algérienne, 620au classement mondial, qui répond à Dominic Thiem, samedi 9 mai, tard dans la soirée. L’Autrichien, 3mondial, avait déclaré fin avril qu’il ne souhaitait pas participer aux fonds de soutien financier mis en place pour les joueurs de tennis les moins bien classés, touchés par l’arrêt des compétitions du fait de la pandémie de Covid-19. « Aucun de ces joueurs mal classés ne lutte pour survivre. Toute l’année, j’en vois beaucoup qui ne donnent pas tout au tennis. Beaucoup ne sont pas très professionnels », avait-il déclaré à un quotidien autrichien.

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Ce que veut démentir la lettre de réponse d’Ines Ibbou. « La signification du sport, c’est de distinguer les plus talentueux, les plus tenaces, les plus travailleurs, les plus courageux, précise la jeune femme. Dominic, je te l’ai dit, on ne t’a rien demandé. A part un peu de respect pour nos sacrifices. »

Tout au long de sa vidéo, la joueuse énumère ses difficultés à être une sportive de haut niveau en Algérie : aucun tournoi professionnel, pas de sponsor, des infrastructures sportives défaillantes, des procédures complexes et coûteuses pour obtenir des visas pour les tournois à l’étranger.

Championne d’Afrique junior

Née dans la périphérie ouest d’Alger, la jeune femme a pourtant été championne d’Afrique junior et a même atteint la place de 23joueuse mondiale junior. « A part quelques équipements et le soutien de petites entreprises locales, j’ai seulement reçu le minimum pour couvrir ma participation aux Grands Chelems juniors. Et tu sais, en Afrique, le budget pour un athlète finit rarement dans son compte en banque, si tu vois ce que je veux dire… », pointe-t-elle aussi dans sa lettre à Dominic Thiem.

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En Algérie, où les conditions de travail des sportifs de haut niveau sont compliquées, sa lettre a été très partagée. « Sa situation est un non-sens et une injustice. Mais elle se bat et reste compétitive », a même commenté Adlène Gedioura, milieu défensif de l’équipe nationale de football et proche de la tenniswoman. Et son cri de détresse n’est pas le premier.

En 2016, après une médaille d’argent sur le 1 500 mètres aux Jeux olympiques de Rio, Toufik Makhloufi dénonçait « le sabotage de certains responsables qui ont détourné les moyens mis à notre disposition par les autorités ». A Rio toujours, une photo du décathlonien Larbi Bourrada, arrivé 5en finale, avait fait scandale. Pour sa récupération, il disposait de bouteilles d’eau congelées placées dans une baignoire.

Dimanche 10 mai, le président algérien a réagi dans un tweet, assurant la joueuse de tennis de son soutien : « L’Algérie ne peut se permettre de perdre un talent sportif comme Ines Ibbou. » Réponse de la jeune femme : « Merci beaucoup monsieur le président. Ces mots m’honorent. Mon rêve est de remporter les coupes de Roland Garros, de Wimbledon et de l’US Open pour rendre heureux le peuple algérien. J’espère que vous me donnerez tous les moyens pour y parvenir. » Le ministre de la jeunesse et des sports, Sid Ali Khaldi, a également appelé Ines Ibbou, « pour lui signifier toute la volonté de l’Etat à l’accompagner », selon un communiqué.

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