en Algérie, la contestation se poursuit avant l’élection présidentielle

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Ali Benflis, candidat  à la présidentielle algérienne,  le 23 novembre  à Médéa.
Ali Benflis, candidat  à la présidentielle algérienne,  le 23 novembre  à Médéa. Ramzi Boudina / REUTERS

Si on entend peu d’envolées militantes, les silences, eux, sont entendus. De ces silences qui font place à l’effarement quand, au gré des dépositions des prévenus du procès des anciens ministres d’Abdelaziz Bouteflika, sont évoqués les dizaines de milliards de dinars de pots-de-vin.

A Médéa, à une centaine de kilomètres d’Alger, Yacine bricole la devanture de son épicerie, un œil rivé sur une télévision qui transmet, samedi, des images du tribunal d’Alger. « Il a dit combien de dizaines de milliards, là ? » « Ils ont volé ce pays. Ils nous ont tout volés… », s’indigne-t-il. Il se reprend : « C’est une pièce de théâtre. Ils font ça pour nous convaincre d’aller voter. » Ira-t-il glisser un bulletin dans l’urne ? « Mon frère, je n’ai jamais voté de ma vie. » Et le jeudi 12 décembre ? Pas de réponse. « On travaille, c’est difficile. On est là. »

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Un quotidien de labeur. C’est l’atmosphère que dégagent les hauteurs de l’Atlas tellien, la chaîne montagneuse qui surplombe la plaine de la Mitidja et la mer. A 1 000 mètres d’altitude, Médéa offre encore ici et là des images d’un autre temps. Aux manteaux des citadins, beaucoup préfèrent encore la kachabia, ce poncho ancestral en poils de mouton, qui préserve des grands froids de l’hiver.

« Ils prennent juste leur salaire »

Ici, aucun panneau électoral en vue. Seul celui, clinquant, de l’antenne locale de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) rappelle que le pays doit se choisir un nouveau président le 12 décembre. Tous les vendredis depuis février, les habitants manifestent. Une mobilisation sur courant alternatif. Quelques centaines une semaine, des milliers la suivante. Yacine, lui, y est allé au début.

Ce n’est pas le cas de Brahim Ferhat, la soixantaine. Un marcheur assidu et une figure locale saluée à tous les coins de rue. Ce pourfendeur des autorités locales qu’il cloue au pilori dans des correspondances publiées par le site Le Matin d’Algérie « vendredira » jusqu’au changement de régime.

« Les élus ici ont souvent utilisé la mairie comme un tremplin pour un siège au Sénat. Ils ne font rien ici. Ils prennent juste leur salaire », assène-t-il, la voix couverte par les grincements de son SUV, secoué par les nids-de-poule de la chaussée. « C’étaient des bateleurs du cinquième mandat de Bouteflika. Ils font semblant de bosser, mais avec des arrière-pensées. C’est malheureux. Il n’y a plus d’oblativité chez ceux qui sont censés s’occuper des problèmes des gens. »

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