En Afrique, l’EI cherche à se greffer sur des conflits régionaux

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En Egypte, en Libye ou en Afrique de l’Ouest, plusieurs groupes terroristes ont fait allégeance à une organisation Etat islamique en déclin

Par Joan Tilouine et Madjid Zerrouky Publié aujourd’hui à 06h00, mis à jour à 07h03

Temps de Lecture 4 min.

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Des soldats de congolais ont pris le contrôle d’un camp du groupe djihadiste des Forces démocratiques alliées (ADF), près de Kimbau, dans le Nord-Kivu, le 19 février 2018.
Des soldats de congolais ont pris le contrôle d’un camp du groupe djihadiste des Forces démocratiques alliées (ADF), près de Kimbau, dans le Nord-Kivu, le 19 février 2018. Goran Tomasevic / REUTERS

Analyse. Le 16 avril, dans le nord-est du Nigeria, des djihadistes lancent, en fin d’après-midi, un assaut contre des militaires de la Force multinationale mixte (FMM), coalition de soldats des armées des pays du bassin du lac Tchad mise sur pied par l’Union africaine. Deux soldats tchadiens et 52 djihadistes de Boko Haram sont tués. Cette secte islamiste devenue un groupe djihadiste parmi les plus meurtriers de la planète tient tête aux armées de la région soutenue par la France et les Etats-Unis. L’une de ses factions opère depuis 2015 sous la bannière de l’organisation Etat Islamique (EI), adoubée Province Ouest africaine de l’organisation.

A la nuit tombée, le même jour, à 3 000 kilomètres de là, des miliciens islamistes grouillant dans la forêt équatoriale de la République démocratique du Congo (RDC) se jettent sur une caserne militaire reculée. Les assaillants tuent deux soldats de l’armée congolaise et pillent du matériel militaire avant de disparaître dans les forêts et les collines du Nord-Kivu, frontalière de l’Ouganda. Deux jours plus tard, l’EI revendique cette attaque, sa première en Afrique centrale, via son agence de propagande, Amaq.

Lire aussi L’Etat islamique revendique sa première attaque en République démocratique du Congo

Le délai a de quoi surprendre, de même que l’intérêt porté aux actions d’un petit groupe armé évoluant aux confins de la RDC, dans une région où les musulmans sont minoritaires. Les Forces démocratiques alliées (ADF), composées de quelques centaines de combattants – 300 selon des sources locales –, sont un reliquat d’un groupe armé constitué au mitan des années 1990 en Ouganda voisin. Créés par des adeptes de la secte tabligh, dont certains sont des chrétiens convertis, les ADF ont un temps bénéficié du soutien du régime islamiste soudanais et du chef d’Etat du Zaïre (actuelle RDC) Mobutu Sese Seko, tous deux désireux de déstabiliser le pouvoir ougandais.

Attaques en RDC

Accueillis par Mobutu, le « Léopard du Zaïre », dans cette zone du Nord-Kivu, ces miliciens ont un temps vécu en harmonie avec les populations locales. Avant de se voir accusés par les autorités congolaises d’être responsables des massacres qui ensanglantent, depuis 2014, cette région pauvre, délaissée et si dangereuse qu’il a fallu une épidémie d’Ebola ayant entraîné la mort de plus de 1 000 personnes ces neuf derniers mois pour que les ONG occidentales y affluent.

Jusqu’à ce jour, et depuis plus de quatre ans, de paisibles agriculteurs sont, chaque semaine ou presque, tués par balles, égorgés, décapités par de mystérieux assaillants. Pour les autorités, ce sont les ADF, groupe toujours méconnu qui a changé de nom en octobre 2017. Après avoir exécuté deux casques bleus de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), ils ont officialisé leur allégeance à l’EI sous l’appellation Madinat Tawhid wa-l-Muwahidin (MTM, « la ville du monothéisme et des monothéistes »). Un an plus tard, ils tuent quinze autres soldats de la paix, l’une des pires attaques « dans l’histoire récente de l’organisation », selon Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.

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