En 2019, la police de Rio de Janeiro a tué 1 810 personnes

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Des policiers brésiliens bloquent l’accès à un quartier de  Rio de Janeiro, le 9 février 2019.
Des policiers brésiliens bloquent l’accès à un quartier de  Rio de Janeiro, le 9 février 2019. CARSON GARDINER / AP

Cinq morts par jour. C’est le sinistre record revendiqué par la police de Rio de Janeiro, qui a tué 1 810 personnes en 2019, soit une hausse de 18 % par rapport à 2018, selon les chiffres, publiés mardi 21 janvier par l’Institut de sécurité publique (ISP) du gouvernement de l’Etat de Rio.

Ce chiffre inédit coïncide avec la première année de mandat du nouveau gouverneur de la province, Wilson Witzel, élu en grande partie en raison de son alignement sur la politique sécuritaire du président d’extrême droite, Jair Bolsonaro. Dès son entrée en fonctions, M. Witzel avait notamment préconisé l’utilisation de snipers pour abattre à distance des suspects munis d’un fusil d’assaut.

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« Plus d’un tiers des morts violentes »

« Quand on voit que les forces de l’ordre sont responsables de plus d’un tiers des morts violentes, cela montre à quel point notre modèle de sécurité est marqué par la violence policière », explique Silva Ramos, spécialiste du centre de recherches sur la sécurité et la citoyenneté (Cesec) de l’université Candido Mendes. La chercheuse, également responsable de l’Observatoire de la sécurité, a analysé en détail les opérations policières menées dans les bidonvilles (favelas) de Rio ces dernières années :

« A Rio, les grandes opérations policières sont devenues ces dernières années la principale forme d’intervention des forces de l’ordre. C’est une politique axée sur la confrontation et pas assez sur le renseignement et la planification. »

Les chiffres de l’ISP montrent toutefois que le nombre de personnes tuées par la police a baissé progressivement au cours du second semestre (196 en juillet, 173 en août, 154 en septembre, 144 en octobre, 135 en novembre et 124 en décembre). Selon Silvia Ramos, le gouverneur Witzel « a débuté son mandat avec un discours très agressif, mais les effets collatéraux, notamment les enfants tués par des balles perdues, ont eu une telle répercussion qu’il a dû changer de cap ».

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Elle fait notamment allusion au cas de la petite Agatha, huit ans, tuée dans une favela en septembre dernier, un drame qui avait choqué tout le pays. Le parquet a requis en décembre l’inculpation d’un policier, l’enquête ayant montré que la balle avait été tirée de son arme.

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