En 1969, Leila Diniz ouvrait la voie à la révolution sexuelle au Brésil

0
176

[ad_1]

Leila Diniz, le 4 avril 1967.
Leila Diniz, le 4 avril 1967. Acervo UH Folhapress

20 novembre 1969 : en « une » de l’hebdomadaire alternatif brésilien O Pasquim, une jeune brune rit à gorge déployée, une serviette de bain nouée sur la tête. Effrontée, démaquillée, elle semble se moquer de quelqu’un, de quelque chose, peut-être même de la société. « LEILA DINIZ : & $£7 ! », titre la revue en caractères gras et lettres capitales. Comme si, sous le choc, les éditeurs étaient restés étranglés. Sans voix.

Car ils le savent bien au Pasquim : cette interview donnée par l’actrice la plus populaire du moment est une bombe. Une révolution. « Un cri d’Ipiranga ! » (référence à la déclaration d’indépendance du Brésil, en 1822), renchérit aujourd’hui le journaliste Joaquim Ferreira dos Santos, auteur d’une biographie de la star (Leila Diniz, uma revolução na praia, 2008, non traduit).

Des jurons remplacés par des astérisques

Au fil des questions, Leila se met à nu. Littéralement. L’actrice raconte avoir perdu sa virginité « entre 15 et 16 ans », adorer les « bains de nuit toute nue », s’adonner parfois au strip-tease et laisse entendre qu’elle passerait chaque nuit de la semaine avec un homme différent. « Je ne crois pas à l’amour possessif, je trouve ça chiant, lance l’actrice. Vous pouvez aimer beaucoup quelqu’un, et aller au lit avec une autre. Ça m’est déjà arrivé. (…) Des aventures, j’en veux mille, mais un mariage bien rangé, j’en veux pas. »

« Cette interview a marqué le début de la révolution sexuelle au Brésil. Pour la première fois dans un média, on avait une femme qui parlait librement de son plaisir, de ses désirs, de son corps… » Joaquim Ferreira dos Santos, biographe

Machistes, provocateurs, les trois hommes qui l’interrogent la tutoient, lui posent les questions les plus crues. « Tu aimes les femmes ? » ; « Qui a été ton premier homme ? » ; « As-tu déjà couché avec ton psy ? » ; « Tu crois qu’il y a une différence sexuelle entre les Noirs et les Blancs ? » Leila, 24 ans, réplique, pied à pied, sans brider son langage : à 72 reprises, les éditeurs du Pasquim devront remplacer ses jurons par de pudiques astérisques. « Cette interview a marqué le début de la révolution sexuelle au Brésil. Pour la première fois dans un média, on avait une femme qui parlait librement de son plaisir, de ses désirs, de son corps… et ça, naturellement, spontanément », poursuit M. Ferreira dos Santos. Le Brésil, rappelle le journaliste, « était en 1969 une société très conservatrice, très répressive envers les femmes ». Ce sont les années de plomb de la dictature militaire. Le poids de l’Église est écrasant. La mère célibataire est une pécheresse et le divorce interdit.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: