Emotion contenue au Royaume-Uni après le décès du prince Philip, époux de la reine d’Angleterre

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Un hommage au prince Philip est projeté sur grand écran sur Piccadilly Circus, à Londres, le 9 avril.

Vendredi 9 avril en matinée a été déclenché le plan « Forth Bridge », le déploiement protocolaire arrêté par le palais de Buckingham pour la disparition du prince Philip. Le duc d’Edimbourg, 99 ans, mari de la reine Elizabeth II et arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria, venait de s’éteindre à Windsor, près de celle qu’il avait appelée affectueusement « Lilibet », sa femme depuis 73 ans.

Cet homme, qui s’était effacé de la vie publique depuis 2017 et avait renoncé à une carrière active dans la Royal Navy pour son rôle de prince consort, aura peu marqué le règne d’Elizabeth II de son empreinte. Certains retiendront surtout ses gaffes (jugées parfois racistes), d’autres son sens du devoir, sa passion pour le sport ou sa volonté de moderniser l’image de la monarchie à partir des années 1960. Mais tous les Britanniques, ce vendredi, ont rendu hommage à une personne publique devenue par sa longévité un symbole de la permanence de la monarchie britannique.

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Le prince Philip avait passé près d’un mois à l’hôpital en février, y avait subi une intervention cardiaque – le Palais n’en avait pas dit davantage à l’époque. « C’est avec un profond chagrin que sa majesté la Reine annonce la mort de son mari bien-aimé, son altesse royale le prince Philip, duc d’Edimbourg » a sobrement fait savoir la famille royale dans un communiqué vendredi. Les hommages ont afflué en continu durant la journée – de Downing Street, de tous les partis politiques britanniques, et de la part d’un grand nombre de têtes couronnées, chefs d’Etat étrangers. Le président Emmanuel Macron a salué pour sa part « une vie exemplaire définie par la bravoure, le sens du devoir et son engagement en faveur de la jeunesse et de l’environnement ».

Le gouvernement avait demandé aux Britanniques de ne pas se rassembler pour cause de pandémie, mais cela n’a pas empêché un flot régulier d’entre eux de venir lui rendre hommage devant Buckingham Palace, vendredi après midi. Rien n’aurait de toute façon arrêté Mark Goodall et Shamus McCornick, 57 et 58 ans, qui avaient les larmes aux yeux. « Quand l’annonce est tombée, j’étais comme paralysé. J’avais la chair de poule », témoigne le premier. « On vient de perdre la moitié de la Couronne. Il a soutenu la reine toute sa vie, sans faille », ajoute le second.

A l’annonce du décès du prince Philip, des centaines de personnes sont rassemblées devant le palais de Buckingham, à Londres, le 9 avril.

L’Union Jack est en berne

Sur le toit du palais, déserté depuis le début de la pandémie, l’Union Jack est en berne. Des centaines de gerbes de fleurs ont été déposées devant les grilles, ainsi que des cartes avec des messages de condoléances. « Restez en paix, votre altesse royale », « c’était un gentleman comme aucun autre », « vous nous manquerez tellement »… L’atmosphère n’a rien à voir avec l’émotion qui s’était emparée du Royaume-Uni en 1997 lors du décès de Diana. Le prince Philip était très âgé, sa santé était fragile : son décès n’est pas un choc. Pour autant, « il était le grand-père de la nation, explique Max James, 25 ans. La famille royale est importante, elle sert de colle à la nation, elle nous apporte de la stabilité. »

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