« Emmanuel Macron s’inscrit dans la continuité idéologique de l’opprobre jeté sur les investissements publics »

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L’économiste André Grjebine s’étonne, dans une tribune au « Monde », de la réticence du président Macron à augmenter les fonds publics, pourtant indispensables à la transition écologique et au projet européen, dont il se dit par ailleurs partisan.

Publié aujourd’hui à 10h00 Temps de Lecture 6 min.

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« La création d’une véritable politique budgétaire commune permettrait de répondre à la crainte exprimée, ici ou là, de voir certains pays dépenser inconsidérément »  (Photo : Banque centrale européenne, à Francfort, le 6 mars).
« La création d’une véritable politique budgétaire commune permettrait de répondre à la crainte exprimée, ici ou là, de voir certains pays dépenser inconsidérément »  (Photo : Banque centrale européenne, à Francfort, le 6 mars). Michael Probst / AP

Tribune. A l’occasion du débat avec les intellectuels le 18 mars à l’Elysée, Emmanuel Macron a répondu à une interlocutrice qui lui demandait s’il était prêt à faire un grand plan d’investissement dans la transition sociale et écologique : « On a beaucoup traité les problèmes que l’on avait par la dépense publique. Je ne crois pas que la France en a été plus heureuse pour autant. »

Le président de la République s’inscrit ainsi dans la continuité idéologique de l’opprobre jeté sur les investissements publics depuis que la faillite du tout Etat dans les pays à économie planifiée a conduit au triomphe du néolibéralisme, c’est-à-dire à la prééminence du marché dans tous les domaines.

Demande et déficit extérieur

Pourtant, la politique de l’offre mise en œuvre depuis quelques années ne paraît pas donner de meilleurs résultats que les politiques de la demande menées précédemment. L’échec des politiques unilatérales, qu’elles portent sur la demande ou sur l’offre, qu’elles soient conjoncturelles ou structurelles, suggère que, dans des économies ouvertes, les deux approches doivent être combinées. Plus précisément, un soutien de la demande (conjoncturel) doit s’inscrire dans une stratégie à long terme (structurelle) et cette dernière ne peut être menée qu’en tenant compte de ses effets à court terme (conjoncturels).

Dans une économie ouverte, toute relance de la demande risque d’entraîner l’apparition – ou l’aggravation – du déficit extérieur, sauf pour les pays qui, comme l’Allemagne, disposent d’une marge de manœuvre conséquente en raison de leurs excédents courants. Les mesures en faveur du pouvoir d’achat, de l’ordre de dix milliards d’euros, annoncées en décembre 2018 par le président de la République en réponse aux « gilets jaunes », stimuleront certes la croissance, mais elles vont entraîner, de ce fait même, une détérioration supplémentaire de notre déficit extérieur.

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Dans ces circonstances, seule une relance par l’investissement dans des secteurs-clés paraît concevable. Un récent rapport (« L’investissement des entreprises françaises est-il efficace ? », de Sarah Guillou, Caroline Mini et Rémi Lallement, publié par France Stratégie et La Fabrique de l’industrie, octobre 2018) s’interroge sur l’apparente contradiction entre le niveau relativement élevé des investissements par rapport à la valeur ajoutée des entreprises industrielles françaises depuis dix ans, et leurs performances économiques décevantes en termes de productivité, de compétitivité et d’emploi.

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